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Yelle : amour, sexe et pop pour une chaude Saint-Valentin à la Laiterie

Elle a le don de la ritournelle accrocheuse, de la mélodie addictive et acidulée qui fait du bien parce qu’elle est simple et dansante. Et souvent totalement déjantée. Yelle est de retour depuis quelques mois avec un troisième album à son image, euphorisant et «  Complètement fou  ». Discussion sans tabou avec Julie Budet, la chanteuse de Yelle, qui sera samedi sur la grande scène de la Laiterie.

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Yelle : amour, sexe et pop pour une chaude Saint-Valentin à la Laiterie

Yelle
Yelle jouera dans la grande salle de la Laiterie le 14 février (Photo Paley Fairman)


Liberté totale et volonté d’  « entertainment » encore plus grande avec, en prime, de la subversion. Voici le triptyque qui compose la nature profonde de Yelle. C’est évidemment perceptible sur Complètement fou, sorti en septembre dernier, mais aussi sur les précédents Safari Disco Club (2011) et Pop Up (2007) ainsi que les fulgurances postées sur le web depuis sa révélation par MySpace  : une reprise de A cause des garçons, une participation à l’un des nombreux délires de Michaël Youn avec Parle à ma Main et le single de la découverte en 2005, Je veux te voir, à l’esthétique kitsch très années 80 :

Complètement fou n’est donc que l’évolution normale d’un groupe (avec Jean-François Perrier, alias Grand Marnier, et Jérôme Echenoz, alias Tacteel de TTC, uniquement présent sur ce troisième album) et d’une artiste (Julie Budet) qui s’assume en tant que trentenaire et femme de la génération Y  :

« J’ai conscience d’être très chanceuse, de vivre des trucs incroyables. On rêvait évidemment d’avoir une carrière internationale, mais le succès nous a pris par surprise, on n’imaginait pas que tout cela serait possible. Dès le départ, ou quasiment, on a eu l’opportunité d’aller tourner à l’étranger. On a pris ça sans trop se poser de questions, en répondant toujours présent, sans bouder notre plaisir. Et le public, lui aussi, est resté fidèle. Il nous suit au fil des albums et même en France, on sent bien que le vent tourne et que c’est de plus en plus favorable. Les gens évoluent avec nous, avec moi. Il y a peut-être un phénomène d’identification, on grandit ensemble, on traverse des événements de la vie ensemble, les expériences peuvent se ressembler. Il y a des choses qui touchent beaucoup plus ton quotidien de trentenaire que lorsque tu avais vingt ans. Tu vois la mort différemment, l’amour aussi. Les rencontres, les soirées, le sexe, ça reste un fil conducteur mais aujourd’hui j’en parle peut-être de manière moins légère, plus frontale et assurée. Avec moins de détours. »

Complètement fou comporte en cela quelques illustrations éloquentes de ces propos sans ambages. La drague, le sexe et l’amour physique sur les titres Ba$$in, Nuit de baise I et Nuit de baise II, ou encore la mort, sur un mode sombre et fataliste avec Dire qu’on va tous mourir.

Yelle
Yelle (Photo Maciek Pozoga)

« Avec Dr Luke, ce n’était que du plaisir, pour lui comme pour nous ! »

Plus globalement, la tonalité de ce troisième album découle aussi d’une première, à savoir la collaboration avec un super-producteur américain de Los Angeles connu pour ses succès avec Avril Lavigne, Nicki Minaj, Rihanna, Katy Perry, Britney Spears, Miley Cyrus ou Kesha. Dr Luke, orfèvre aux mains de platine, patron du label Kemosabe, craque pour Yelle et propose sa science aux Bretons qui ne connaissent cet Américain que de loin et pas vraiment dans le détail .

« Il nous avait fait un appel du pied il y a quelques années, après nous avoir découvert grâce à un remix de Hot’n’Cold de Katy Perry qu’on avait enregistré. Puis il nous a vus en concert à Los Angeles, mais on n’en a rien su à l’époque. On n’avait pas vraiment prêté attention à son intérêt. On a ensuite eu d’autres échanges et par curiosité, j’ai quand même regardé qui était ce type, ce qu’il avait fait. Quand j’ai découvert son CV, ça m’a bluffée ! Il nous a quand même fallu un petit moment pour prendre la mesure de la chose.

Et là, tu te dis que c’est dingue. Tu es un petit groupe français, qui ne chante qu’en français et Dr Luke te propose de travailler avec lui et de venir passer du temps à Los Angeles, chez lui. C’est une expérience très particulière, d’autant qu’il ne nous a pas mis la pression, comme il peut le faire avec d’autres artistes avec lesquels il travaille. Pour lui comme pour nous, il s’agissait avant tout de prendre du plaisir. Et c’était complètement fou, oui, c’est d’ailleurs le sentiment le plus fort qui nous est venu à l’esprit pour retracer cette expérience et en témoigner sur cet album. »

Comme ce clip éponyme, Complètement fou est un album éblouissant, une tornade qui retourne tout sur son passage et en fait de même sur cette tournée qui a commencé il y a déjà quelques mois et vient de reprendre après la trêve hivernale. Car Yelle l’affirme :

« Quand on arrête la scène trop longtemps, ça me manque. Et je me rends compte que c’est comme une addiction ! Pour moi, faire un album, écrire, composer, c’est indissociable de la scène. J’ai besoin d’incarner en live, de donner une autre dimension à ce qu’on produit en studio, il faut raconter une autre histoire parce que ces morceaux qui me touchent et qui parlent de moi, j’ai envie de les exprimer sur scène, de les jouer avec mon corps. Et quand tu vois le public qui adhère à ça, c’est super et en même temps flippant de te rendre compte de ce que la musique peut produire comme effet ! »

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