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Weepers Circus en concert sur sa Planète des Songes

Les Strasbourgeois proposent un voyage fort émouvant sur la Planète des Songes, leur neuvième et nouvel album tout récemment publié. L’occasion pour le Weepers Circus d’ouvrir en grand les portes de son bel univers atypique et de proposer un nouveau spectacle. Rendez-vous vendredi 6 novembre à la salle des Fêtes de Schiltigheim.

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Weepers Circus

Weepers Circus
Weepers Circus (photo Damien Doiselet)

À la fois globe-trotters et touches-à-tout de la scène française, les cinq poètes strasbourgeois du Weepers Circus ne cessent de surprendre. Par leur originalité, leur sensibilité, leur signature si singulière dans l’écriture, les harmonies et les mélodies. Et avec cette Planète des Songes, où se côtoient rêves et (parfois dure) réalité, c’est une nouvelle fois le cas.

« Une nouvelle énergie et une dynamique retrouvée »

Planète des songes
Planète des songes

Pour ce neuvième opus en près de vingt ans, les compositions sonnent plus brut, teintées d’une urgence live et d’une tonalité chaleureuse liée à l’enregistrement en analogique, tous les musiciens réunis ensemble, dans des conditions de concert avec un nouvel ingénieur du son, Jean-Sébastien Mazzero (qui a déjà collaboré avec une autre formation alsacienne, Chapel Hill). Un changement radical exposé par Christian Houllé, pianiste et claviériste du Weepers Circus :

« Avec nos précédents albums, on était arrivé au bout du processus, en enregistrant par exemple de manière séparée, parfois chacun de son côté. On a donc voulu se recentrer uniquement sur le groupe, sur nous cinq, avec un son qui fasse live. Ça nous a donné une nouvelle énergie, avec un son de groupe, une dynamique retrouvée, grâce aussi à la présence de nouvelles personnes autour de nous. On se sent vraiment revigoré ! »

C’est ainsi que le concert du 6 novembre sur la scène de la salle des Fêtes de Schiltigheim verra la participation exceptionnelle d’Eddy la Gooyatsh à la guitare, de Matskat sur deux titres (dont Le Boucher des belles dames) ou de Léopoldine HH, présente pour interpréter le très primesautier duo qui referme Planète des Songes :

« Oublie tes peines »

Ce conseil idoine de Léopoldine HH et de Franck George (Avant la fin du monde) s’attache à ne prêter attention qu’aux tranches de vie qui valent d’être vécues. Car le Weepers Circus connaît aussi ses moments difficiles et ses absents, comme Alexandre George, le chanteur-guitariste et cofondateur du groupe, en longue convalescence pour quelques mois encore, remplacé sur scène par Paul Grosse alias Paul d’Amour, bien connu des aficionados des Garçons Trottoirs.

Éric Kaija Guerrier, autre cofondateur, a, lui, quitté le « cirque des gens qui pleurent » en 2013 mais l’amitié supplante l’absence et une chanson, assurément la plus belle du disque, lui semble en quelque sorte dédiée : Syd, cinq minutes à la tonalité post-rock d’une noirceur éblouissante et d’une beauté obscure et poignante, qui prend aux tripes et émeut comme rarement par son intensité musicale et la force de ses paroles aux échos à la fois universels et personnels.

« Tu prends tes reflets pour des mirages d’été, chante Alexandre George. Pour sortir de la brume, pas besoin d’amertume, […] Tu t’es trompé de lune Syd, tu marches à l’envers Syd ».

Syd, comme Syd Barrett, le génie génial de Pink Floyd, mais aussi comme beaucoup d’autres, ceux que les aléas de la vie amènent quelquefois à se perdre. « Alex s’est beaucoup impliqué dans ce titre », confesse pudiquement Christian Houllé. Tout comme il lui tenait à cœur de ne pas rester silencieux face aux terribles événements racistes de Ferguson en août 2014 :

« C’est la première fois que le Weepers Circus écrit sur un fait d’actualité. D’habitude, on n’aime pas trop ça. D’ailleurs, ce n’est pas le propos de la chanson Ferguson de commenter ce qui s’est passé là-bas, avec le meurtre d’un jeune noir par un policier blanc. Mais tout cela est tellement dur, tellement fort qu’on ne pouvait pas rester muet. »

En duo avec Olivia Ruiz

En quarante minutes qui s’écoulent trop vite et onze compositions ciselées dignes d’un minutieux travail d’orfèvre, le Weepers Circus reste fidèle à ses racines bigarrées tout en réinventant son monde, capable de nous surprendre encore après presque deux décennies d’amour, de partage et de vie commune. Tous cinq entretiennent avec délicatesse la flamme qui les cimente mais les unit aussi à leur public.

On vibre donc avec eux sur des influences jazzy (La main), on entame un tour du monde enchanteur sans « plus aucune barrière pour nous stopper » (Je connais tous tes secrets), on se dit Au revoir sans mélo mais conscient d’une bien douloureuse réalité portée par l’orchestre symphonique des jeunes de Strasbourg et on se laisse allumer par l’érotisme gainsbourien magnifiquement interprété en duo avec l’incontournable amie fidèle Olivia Ruiz (De l’amour exactement) :

Un projet avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg

Planète des songes porte donc bien son nom, propice à la rêverie et à la balade d’une idée à une autre. Plus sobre que par le passé, la scénographie du nouveau spectacle (travaillée durant une semaine de résidence au Brassin de Schiltigheim fin septembre – début octobre) qui sera présenté le 6 novembre reprend cette formule avec un jeu sur les atmosphères et les lumières. Articulée en plusieurs tableaux, elle alterne entre mid tempo, rock, période intimiste et finale festif.

Hormis quelques rares dates en cet automne 2015 (notamment Le Divan du Monde à Paris le 13 novembre avec Matskat), la tournée de Planète des Songes commencera vraiment début 2016, sans omettre un autre projet excitant pour le Weepers Circus : une résidence prévue avec l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg au mois de février afin d’adapter Le Grand Bazar (livre-album publié en 2013) et donner sept représentations en mars prochain au Palais de la Musique et des Congrès.

Y aller

Les Weepers Circus, mercredi 4 novembre à 17h30 en showcase à la Fnac de Strasbourg et vendredi 6 novembre à 20h30 à la salle des fêtes de Schiltigheim.


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