Ils forment un power trio dévastateur, chantre d’un desert rock d’inspiration californienne mais qui a pourtant vu le jour outre-Quiévrain, dans un plat Pays jamais avare en surprises à dénicher en territoire électrique. Voici donc Wallace Vanborn : Ian Clément à la guitare et au chant, Dries Hoof à la basse et Sylvester Vanborn à la batterie.
Produit par le parrain du stoner
Leur son féroce et ravageur trouve un équilibre entre folie débridée et mélancolie sépulcrale. Wallace Vanborn, c’est profondément sombre mais furieusement jouissif et ce n’est pas un hasard si le grand Chris Goss se cache derrière cette bande explosive. Goss, en effet, c’est LE parrain des figures tutélaires du stoner, producteur de génie de Kyuss ou QOTSA (Queens of the Stone Age) notamment, mais aussi de Mark Lanegan.
Il incarne également à lui tout seul le groupe Masters of Reality, précurseur du stoner dans les années 80 et inspiré du monument de Black Sabbath, Master of Reality. On comprend donc mieux pourquoi Wallace Vanborn sonne ainsi dans un environnement thrash qui lui va à ravir :
Extrait du premier album du trio, Free Blank Shots (2010), Rite Hands porte en lui cette violence à l’état brut que l’on retrouve dans certains des autres singles porte-étendards de ce premier essai réussi, comme Rover ou Atom Juggler.
Ce cocktail hautement inflammable et explosif se retrouve aussi sur le deuxième album des Wallace, Lions, Liars, Guns & God (2012) dont l’une des torpilles, à l’humour bien décalé, se passe de commentaires (et rappellera peut-être quelques souvenirs à certain(e)s) :
Bref, voilà qui décape bien les tympans et ce n’est pas une surprise que Wallace Vanborn soit parvenu à séduire outre-Atlantique tout en tournant sur les scènes européennes, à l’exception notable de la France. Erreur désormais réparée en ce mois de mars 2016 avec une mini-tournée hexagonale portée par le troisième opus des Belges, The Orb We Absorb, publié à l’automne 2014.
Enregistrement au Rancho de la Luna
Le son a été façonné dans l’antre du desert rock californien, à Joshua Tree, au studio Rancho de la Luna co-fondé par feu Fred Drake et Dave Catching, guitariste actuel des Eagles of Death Metal et guest occasionnel de QOTSA. Wallace Vanborn a pu s’imprégner de l’atmosphère encore planante des Desert Sessions initiées il y a presque vingt ans par le génial Josh Homme (Kyuss, QOTSA, EODM) ou bien s’inspirer de quelques-uns des grands noms du rock passés par le « ranch » : Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters), Arctic Monkeys, Fu Manchu, PJ Harvey, etc.
Cela semble en tout cas avoir instillé encore plus de puissance au son des Flamands, rageur, plus abrasif, doté d’une incandescence mélodique à l’efficacité tout bonnement foudroyante. Illustration avec cet extrait live du troisième album capté à l’été 2014 sur l’une des scènes du festival belge Pukkelpop :
Frondeuse, fougueuse et sismique, la musique de Wallace Vanborn voit sa dimension exploser en live. Les riffs de guitare sont ravageurs à souhait et la basse caverneuse vient compléter la liste de tous les ingrédients nécessaires à la fabrication d’une bombe à fragmentation parfaitement opérationnelle. Première explosion programmée ce 10 mars au sous-sol du Mudd Club ! Avant une série de détonations qui affoleront à coup sûr de nombreuses autres scènes.
Y aller
Wallace Vanborn, jeudi 10 mars à partir de 20h30 au Mudd Club.
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