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Orchestre rare, le GEM revient mardi et emmène en voyage

Le Grand Ensemble de la Méditerranée est de retour avec sa nouvelle création : une croisière depuis les côtes sud-européennes jusqu’aux rivages du Moyen-Orient en passant par les terres balkaniques, le Maghreb et le Machrek. Embarquement avec le GEM mardi 27 mai sur la scène de l’espace culturel de Vendenheim.

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Le Grand Ensemble de la Méditerranée

Le Grand Ensemble de la Méditerranée
Le Grand Ensemble de la Méditerranée (photo Klara Beck)

Ces dernières années, le Grand Ensemble de la Méditerranée (GEM) s’était électrifié en instillant dans ses compositions et prestations live un trio guitare électrique – basse – batterie aux côtés de trois choristes apportant leur touche féminine aux créations du groupe. Le GEM avait mué en Electrik GEM et offrait même, début 2013, un bel album témoignage du mariage explosif, sauvage, impressionniste de toutes les cultures méditerranéennes : Radiopolis Projekt.

Aujourd’hui, le GEM en revient à ses fondations originelles, celles des débuts de ce groupe qui rassemble un noyau dur de dix musiciens de L’Assoce Pikante, collectif strasbourgeois qui, depuis 2001, joue, diffuse, dévoile et arrange des musiques et chants traditionnels de la Méditerranée (en plus d’actions pédagogiques menées notamment à Strasbourg autour de ces musiques en partenariat avec l’espace Django Reinhardt).

« Un répertoire populaire avec du chant et de l’énergie »

Mardi 27 mai, le Grand Ensemble de la Méditerranée remontera donc sur scène poussé par le souffle favorable de sa toute nouvelle création travaillée depuis plus de six mois en ateliers et en résidence à l’espace culturel de Vendenheim, et nourrie des expériences transversales de ses musiciens via les autres groupes de l’Assoce Pikante (Les Violons Barbares, Boya, Le Trio Safar, Zakouska, L’Hijâz’Car, Place Klezmer, Shezar, Electrik GEM, Maliétès). Fabien Guyot est l’un des percussionnistes du GEM, il officie au cajon et à la darbouka :

« Dans ce concert du Grand Ensemble, il n’y aura quasiment que des nouveaux morceaux, une dizaine de nouvelles pièces au total, avec une alternance de musiques et d’airs sans logique d’aire géographique. L’idée, c’était de revenir à la version de départ du GEM, en acoustique, en y mettant du chant, de l’énergie, pour que la musique parle au corps et donne envie de danser. On a donc brassé dans le répertoire populaire méditerranéen, avec différents styles comme par exemple une réinterprétation d’un morceau de Farid El Atrache (ndlr, compositeur, oudiste syro-libanais et grand nom de la musique arabe du XXè siècle), une tarentelle du sud de l’Italie, des morceaux turcs, des chants klezmer, une composition de Hasna el Becharia (ndlr, artiste de Béchar dans le sud-ouest de l’Algérie connue pour ses rythmes traditionnels du désert du Sahara), etc. »

L’évocation poétique de la Méditerranée

Le GEM offre un tour de la Méditerranée et remodèle toutes ces influences grâce à son imposant instrumentarium dont la section rythmique exhale un parfum balkanique (une basse jouée par le tuba de Jean Lucas avec les percussions – cajon, darbouka, davul, rek – de Fabien Guyot et Etienne Gruel). S’y greffent des cordes frottées (le tarhu de Nicolas Beck, la gadulka bulgare de Dimitar Gougov), des cordes pincées (oud de Grégory Dargent et saz de Lior Blindermann) ainsi que l’accordéon d’Yves Béraud et les clarinettes de Jean-Louis Marchand. Sans omettre, bien évidemment, ce chœur inédit pour le GEM, porté par les voix des musiciens dans une évocation poétique de l’Orient méditerranéen.

En 2005, le Grand Ensemble de la Méditerranée sortait un disque éponyme, le seul qu’il ait publié à ce jour. Pour le moment, pas de projet discographique immédiat pour le groupe selon Fabien Guyot :

« On veut se roder, tourner et se nourrir de scènes en effectuant des dates de concert. On mettra peut-être tous ces nouveaux morceaux sur un album mais dans un second temps. Par rapport à 2005, le GEM version 2014 est marqué par le temps qui a passé. On a digéré toutes ces musiques traditionnelles, on s’est réapproprié ces morceaux et je pense qu’on forme vraiment un groupe à part entière aujourd’hui. À l’époque, on était frais émoulus des salles de cours et de nos formations respectives, on s’attaquait à des répertoires en s’amusant à suivre ces musiques-là, on donnait surtout un aperçu de chacune des facettes des musiques traditionnelles »

Le Grand Ensemble de la Méditerranée est donc de retour, avec ses tableaux populaires de cette Mare Nostrum à l’histoire belle et mouvementée, berceau de la civilisation occidentale, immense bassin qui fit vibrer et chavirer empereurs, pharaons, vizirs, califes, dictateurs, rois et présidents. Dans ce métissage riche et épicé, le GEM unit Afrique du Nord, Balkans, Mésopotamie, Occitanie, Catalogne, Andalousie. Avec nos dix musiciens, la Grande Bleue n’a plus frontières ni barrières, elle devient immense bouillon de cultures qui s’entrechoquent, se côtoient, se marient en un grand tourbillon musical.

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