Comme lors de la nuit précédente, une série d’atteintes aux biens et aux bâtiments ont eu lieu dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin à Strasbourg, deux jours après la mort du jeune Nahel, tué mardi par un policier après un refus d’obtempérer à Nanterre.
Selon un bilan communiqué vendredi matin par la préfecture du Bas-Rhin, aucun blessé n’est à déplorer mais 74 véhicules ont été incendiés et deux établissements scolaires à Cronenbourg ont subi des « dégâts significatifs » malgré le déploiement des forces d’intervention de la police nationale (Raid) et de la gendarmerie (Psig). Un hélicoptère équipé d’une caméra thermique a également été déployé.
Le collège Sophie Germain a été la cible d’une tentative d’intrusion et d’incendie, rapidement contrée par l’arrivée des policiers, selon des éléments recueillis sur place vendredi matin. L’établissement a été fermé, au moins pour la journée de vendredi 30 juin.
Devant l’école élémentaire Paul Langevin de Cronenbourg, les parkings ont été visés par les émeutiers.
L’école Marguerite Perey, dans le même quartier, a également été la cible d’engins incendiaires, les dégâts très importants se sont propagés à l’intérieur du bâtiment, la bibliothèque a été détruite ainsi que la salle d’activités. L’établissement scolaire est fermé, pour une durée indéterminée.
Selon Nadia Zourgui, ajointe à la maire de Strasbourg en charge de la tranquillité publique, le dispositif Caravanage est en cours de démontage. Cette piscine, installée pour les enfants du quartier dans la cour de l’école Perey depuis le 19 juin, coûte plus de 100 000€. Les agents de sécurité ont exercé leur droit de retrait durant la nuit de jeudi à vendredi. Elle sera déplacée vers l’espace K, dans le quartier Gare.
La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, regrette que les dégradations aient été plus importantes dans la nuit de jeudi à vendredi que la veille :
« On découvre encore des dégâts ce matin. Les habitants des quartiers touchés ont droit à la sécurité. Nous allons établir un nouveau dispositif pour le week-end. »
Dans un communiqué, Jeanne Barseghian a condamné « avec la plus grande fermeté » les dégradations commises :
« Si je comprends l’émotion vive, la colère et l’indignation qui traversent le pays suite au décès du jeune Nahel, en revanche, aucune violence n’est acceptable. Le calme doit revenir. Je réitère mon appel à l’apaisement, à manifester pacifiquement soutien et solidarité aux proches de Nahel. L’enquête en cours doit permettre de faire la lumière sur les circonstances de la mort de ce jeune homme à Nanterre. »
À Hautepierre, le collège Érasme a également été ciblé et le centre commercial a été victime d’une tentative d’intrusion.
La régie de quartier du bailleur Ophéa ainsi que la mairie de quartier Neuhof-Meinau ont aussi été la cible de dégradations.
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