Malgré une baisse des cas de variole du singe en Europe, les derniers chiffres pour le Grand-Est montrent un doublement des cas depuis le mois dernier, à raison de 90 cas dans le Grand-Est au 29 août, contre 44 cas un mois auparavant. Une vaccination préventive a été mise en place uniquement pour les personnes les plus exposées au virus, à savoir les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, les travailleuses et travailleurs du sexe, ainsi que les professionnels des lieux de consommation sexuelle et les professionnels de la santé amenés à prendre en charge les personnes malades.
Trois centres de vaccination supplémentaires
La campagne de vaccination a débuté depuis début juillet au Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) de Strasbourg par le Centre de vaccination internationale, qui assurait déjà les vaccinations contre le Covid-19, ainsi que le Trait d’Union, un établissement qui s’occupe également de l’accompagnement médical pour le virus du Sida. Deux autres centres en Alsace ont ouvert fin juillet et début août au Centre Hospitalier Louis Pasteur de Colmar et au CeGIDD de Mulhouse.
En juillet, tous les rendez-vous du CeGIDD de Strasbourg étaient déjà pourvus jusqu’en septembre. Face à l’afflux de demandes, et bien que la tendance soit globalement à la baisse en Europe, un « vaccinodrome » supplémentaire a ouvert le 29 août, également au CeGIDD de Strasbourg, pouvant accueillir 250 rendez-vous de plus par semaine par rapport aux 70 créneaux proposés précédemment.
Deux autres centres de vaccination ont également ouvert aux centres de vaccination Covid de Sélestat et de Illkirch-Graffenstaden. Le premier assurera 40 rendez-vous à partir de début septembre et a déjà vacciné 20 personnes. Le deuxième assure environ 80 rendez-vous par semaine. Les trois nouveaux centres proposent des rendez-vous directement sur Doctolib.
Pas de personnel en plus
Ces centres ont déjà permis d’alléger le travail dans les centres déjà existants selon Christophe Mulberg, médecin du CeGIDD de Colmar :
« Il y a un mois d’attente chez nous, donc parfois on redirige les personnes vers ces centres proches. On doit déjà intercaler les vaccinations entre les rendez-vous médicaux, puisque nous sommes trois médecins à assurer le service chacun notre tour. Il n’y a pas de plage horaire dédiée donc on intercale entre nos autres rendez-vous. Pour ce soir, j’ai sept vaccinations prévues. »
Dès le début de la vaccination, les centres alertaient sur le manque de personnels pour vacciner. Le 26 juillet 2022, un arrêté relatif à la vaccination contre la variole du singe permettait aux médecins retraités de prescrire et d’administrer les vaccins et aux infirmiers retraités de les administrer sur prescription médicale, ainsi qu’à certains étudiants ayant reçu les formations spécifiques.
« C’est une organisation temporaire qui ne peut pas se pérenniser »
Les services s’adaptent au manque de personnel au gré de la réserve sanitaire et des contacts prêts à aider, comme l’explique le docteur John Lenertz, responsable du centre de vaccination de Sélestat :
« On a un réservoir de personnel à mettre à disposition. Mon adjoint par exemple est retraité. On a aussi des étudiants pour la vaccination. Deux personnes de la mairie sont venues nous aider pour gérer Doctolib et pour l’accueil. C’est supportable pour le moment. »
Au CeGIDD de Mulhouse, ouvert fin juillet, les 30 vaccinations par semaine se font le mercredi. Jakub Kowalczyk, praticien hospitalier du CeGIDD, détaille une situation difficile :
« On essaye d’être au moins deux, une personne à l’administratif et l’autre en vaccination, aujourd’hui nous étions quatre donc ça allait. Mais dès que quelqu’un vient avec suspicion de variole, cela perturbe toute l’organisation. Pour la vaccination Covid tout était prévu en amont, par des appels à volontaires, mais les vaccinations étaient plus importants. Nous n’avons pas eu ces moyens et avons tout de même dû absorber cette campagne à notre activité. On essaye de se détacher nous, par exemple une personne qui est technicienne d’étude clinique au CeGIDD est venue nous soutenir. C’est une organisation temporaire qui ne peut pas se pérenniser. «
Chargement des commentaires…