Après les récentes attaques des eurodéputés, quasi-unanimes, contre l’installation du parlement européen à Strasbourg, Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin et ancien maire de Strasbourg a appelé le maire Roland Ries à la « mobilisation générale » et à « l’union sacrée » pour défendre le statut européen de la ville. Les deux édiles, adversaires politiques, ont échangé ce mardi après-midi pendant une petite heure autour d’une dizaine de propositions de la sénatrice.
Selon Fabienne Keller, l’échange a été « très cordial » :
« J’ai trouvé Roland Ries très ouvert et heureux de discuter de cette question majeure. Je lui ai fait part d’un ensemble de propositions. Par exemple, créer un vrai lobby pro-Strasbourg à Bruxelles, piloté par la municipalité. Ce lobby pourrait faire réaliser des études, mener des actions de communication… L’idée est de répondre avec les mêmes armes que le camp d’en face, avec en outre le soutien de personnalités européennes reconnues. On pourrait aussi valoriser le travail des députés européens, en proposant des rencontres et des débats sur les thèmes qui agitent le parlement européen et en faisant intervenir les eurodéputés. Et pourquoi ne pas utiliser l’hémicycle en dehors des sessions pour y accueillir des agoras paneuropéennes, afin d’y échanger sur les stratégies choisies par les pays sur des thèmes comme l’énergie, ou l’environnement ? En outre, j’ai aussi proposé que soit organisé une grande opération rendant visible Strasbourg l’européenne, avec tous les ministres concernés et mobilisés, et des personnalités d’envergure. »
Voilà un programme bien ambitieux et très politique. Fabienne Keller pourra-t-elle mettre en sourdine son opposition s’il est lancé, quand il faudra voter des crédit par exemple, ou choisir les futurs lobbyistes ? « C’est l’union sacrée sur ces questions ! », jure-t-elle.
Roland Ries a indiqué pour sa part dans un communiqué qu’il se réjouissait de cette union avec son opposante et que plusieurs propositions de Fabienne Keller étaient très proches de projets qu’il avait envisagé. Pour le maire de Strasbourg, l’heure de la mobilisation a également sonné :
« Outre des actions comme la création du Lieu d’Europe qui ouvrira ses portes en septembre 2013, il reste encore beaucoup de signes à donner et de batailles à mener pour asseoir parfaitement la dimension et le rôle internationaux de Strasbourg. Nous travaillerons ainsi avec l’ensemble des associations qui s’impliquent dans la promotion de « Strasbourg l’Européenne », avec le souci du rassemblement et de l’efficacité. »
Les premières batailles ont été perdues, mais la guerre ne fait que commencer…
Chargement des commentaires…