Se rapprocher. À rebours de la tendance à la distance initiée par la pandémie de Covid-19, le Festival des arts de rues de Strasbourg eurométropole (Farse) a pour ambition de nous rassembler. Par l’émerveillement provoqué à la vue d’un funambule sur un câble tenu par des grues, par le lâcher-prise d’une performance qui invite à la danse ou par la découverte d’une utilisation poétique et acrobatique d’un vélo… Du 13 au 15 août, 130 artistes transformeront le centre-ville strasbourgeois pour rappeler, comme l’écrit la directrice artistique de l’événement Lucile Rimbert : « Il y a le Farse pour se croiser. L’humanité n’est jamais aussi belle que quand elle joue collectif. »
« Poser les questions puis essayer de nous rapprocher »
Dimanche 14 et lundi 15 août, la compagnie Délit de façade proposera son spectacle eu deux volets (1. A Taille Humaine 2. Tu Parlais de moi sans me connaître) place Hans Arp. Ce spectacle, accessible aux enfants dès 12 ans, raconte l’histoire de « Damiane, un garçon en situation irrégulière qui disparaît de la classe où il est scolarisé. Une lycéenne se bat pour que soit entendue la vérité avec l’aide de sa prof d’art plastique. » En interlude, des acteurs d’associations de solidarité comme le Centre Bernanos et SOS Méditerranée prendront la parole.
Samedi 13 et dimanche 14 août, dès 15 heures, la compagnie ktha jouera son spectacle de théâtre de rue « (nous) » pour 45 spectateurs, avec « deux acteurs, un cercle et des questions ». Le tout forme un cirque, « une arène toute petite vraiment toute petite posée au milieu de la ville ». Les comédiens sont au centre, regardent le public dans les yeux avec l’objectif suivant : « Toutes les questions que l’on a, te les poser droit dans les yeux et puis essayer de nous rapprocher. »
Lâcher prise et grande ronde d’amour collectif
Dimanche 14 et lundi 15 août, à 17h30, l’association « La Fabrique Fastidieuse » offrira un « spectacle de danse écrit pour la rue ; une traversée de danses et d’états qui nous poussent à danser, seul·es, ensemble, maintenant ». « Vendredi » est une pièce chorégraphique qui se veut festive, transgressive et cathartique. « Le regard du public n’est pas fixé sur une estrade. Les danseurs naviguent dans le public pour produire du lâcher prise et une danse collective », explique la directrice artistique du Farse, Lucile Rimbert.
Dimanche 14 et lundi 15 août en fin d’après-midi, la compagnie Superfluu poursuivra ce même objectif d’élan collectif avec son « seul en scène immersif » intitulé « Pour toujours pour l’instant ». C’est l’histoire d’une « épopée amoureuse surprenante et inédite, une escapade au pays de l’amour naissant », racontée par l’acteur Johnny Seyx, accompagné des créations sonores de Matthieu Perrin. Le discours prend la forme d’un « décryptage de nos sentiments. Une boussole pour nous faire perdre le nord. Pour un instant, ou pour toujours ! » « C’est le genre de spectacle qui finit dans une grande ronde d’amour collectif », anticipe Lucile Rimbert.
Du vélo acrobatique et le Farse des minis
Dimanche 14 août à 17 heures, « La bande à Tyrex » sera en selle pour « un ballet cycliste musical et virevoltant qui réunit neuf personnes ». Comme l’indique le programme du Farse, « La Bande à Tyrex s’empare du vélo acrobatique et le décline en une infinité de formes, d’équilibres et de déséquilibres. Un spectacle à l’image de la bande, débridé, généreux et plein de tendresse. »
Pour les plus jeunes, le Farse de minis aura lieu au parc Heyritz. Ici, les spectacles poussent à la rencontre intergénérationnelle. Pour les petits de six mois à quatre ans, la compagnie La croisée des chemins propose un espace bébé ouvert en continu de midi à 18h le samedi et dimanche. A cet endroit, les artistes joueront des spectacles sous une yourte où ils « poussent les parents à faire confiance et laisser leur enfant bouger et danser dans la tête. C’est un spectacle à réaction libre », précise la directrice artistique du Farse. Lucile Rimbert évoque aussi une « déambulation scénographiée et sonorisée en poussettes » par la compagnie Entre Chien et Loup, le dimanche 14 et lundi 15 août.
La place Kléber devient place des anges
Le Farse sera clôturé par un spectacle monumental écrit et mis en scène par Pierrot Bidon et Stéphane Girard. « Place des anges » promet au public « des images d’anges parfaitement immaculés, qui descendent sur terre ». Dans une ambiance féérique, la place Kléber sera le théâtre d’une pluie de plumes dans la nuit, « un déluge, une profusion, une avalanche d’émotions. De la frimousse lisse des gamins aux traits burinés des anciens, les visages crient leur bonheur sans autre désir que « cela ne s’arrête jamais « »
« Place des Anges », spectacle final, lundi 15 août à 22 heures (durée 55 minutes)
Concentré sur le centre-ville après une édition dans plusieurs quartiers de Strasbourg, le Farse 2022 se déroulera jeudi 11 août dans les quartiers de la Robertsau et de l’Orangerie. Des spectacles sont programmés vendredi 12 août dans les quartiers de la Meinau et de Cronenbourg.
La place Saint-Thomas constitue le carrefour du Farse, pour prendre son programme, l’info de dernière minute, à boire ou à manger.
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