Nettoyer toute l’Estonie en un jour ? C’était l’idée un peu folle de Rainer Nolvak, un ingénieur en informatique estonien qui a décidé de réagir avec l’un de ses amis Ahti Heinla (l’un des programmeurs de Skype et de Kazaa) face aux décharges illégales de leur pays. En 2008, ils lancent la campagne Let’s do it ! pour en nettoyer le maximum en une journée. Pour ce faire, ils créent avec Google Maps un logiciel de géolocalisation qui permet aux gens de prendre en photo les décharges sauvages et de les indiquer sur une carte consultable sur le site Internet de l’association.
Il ne restait plus qu’à trouver des bénévoles pour nettoyer les 10 000 tonnes de déchets répertoriés dans tout le pays ainsi que des partenaires pour aider l’association. Une campagne nationale a été lancée et a permis de convaincre près de 50 000 personnes, soit 4 % de la population estonienne, ainsi que plus de 500 partenaires regroupant des entreprises, des médias, des politiciens, des ONG et même Toomas Hendrik Ilves, le président estonien. Le 3 mai 2008, tous les sites ont pu être nettoyés par les participants. Depuis, l’opération est renouvelée tous les ans et a pris de l’envergure puisqu’une chaîne de télé nationale retransmet chaque année l’évènement sous la forme d’un Téléthon avec un décompte en temps réel de la quantité de déchets ramassés.
De l’Estonie au reste du monde
Mais les organisateurs voient encore plus grand et ont décidé cette année de développer une opération de nettoyage à l’échelle de la planète entière : le World Clean Up. Pour cette première édition, 94 pays organisent un Clean Up Day chez eux entre le 24 mars et le 25 septembre. Les opérations sont planifiées à des dates différentes car il n’est pas possible de concilier le calendrier de chaque pays. Mais le nombre important de participants permet de donner une autre dimension aux Clean Up que s’ils étaient organisés dans un seul pays ce qui peut aider à faire évoluer les mentalités sur nos habitudes de consommation.
Pour la France, la date retenue est le 22 septembre et l’opération réunit plus de 5 500 participants pour près de 500 sites à nettoyer. Elle se passe de la même manière que la première édition en Estonie. Tout le monde peut participer et prendre une photo d’une décharge sauvage. Il suffit ensuite de l’envoyer avec ses coordonnées, et si possible le volume de déchets et leurs nature, directement sur la carte du site français ou via une application pour smartphone (qui existe sur Android et sur iPhone). Ceux qui veulent participer au nettoyage ont juste à s’inscrire grâce au formulaire présent sur le site.
L’Alsace, une région propre ou presque
A Strasbourg, l’opération a également lieu et deux décharges illégales doivent être nettoyées comme l’explique Olivier Lang, le coordinateur régional pour l’Alsace de Let’s do it ! France :
« L’Alsace est une région plutôt propre mais il existe ponctuellement quelques secteurs pollués comme la forêt du Neuhof où l’on trouve une vingtaine de mètre cube de détritus, nous voulons lui rendre son état primaire. Un deuxième site est prévu près de Still. Nous serons entre 40 et 50 participants mais notre nombre augmente très vite. Le but est bien sûr de faire disparaître ces décharges mais aussi, en organisant cela sur la même journée dans tout un pays, de faire prendre conscience du problème des décharges sauvages et de rendre chacun plus attentif à son comportement. «
Comme en Estonie, l’association peut compter sur plusieurs partenaires. La CUS met notamment à disposition des bennes pour les déchets tandis que Free a affiché une bannière de l’association sur la page d’accueil de son site.
L’association Let’s do it ! France existe depuis 2008 sous un autre nom, Les mains vertes. Installée à Levallois Perret, elle fait aujourd’hui partie du réseau mondial Let’s do it ! et s’est développée dans toute la France. Olivier Lang en est membre depuis le début de l’année :
« J’ai découvert cette association dans le magazine Terra Eco et je suis devenu coordinateur pour l’Alsace en janvier. Nous avons constitué une équipe d’une trentaine de personnes mais n’avons pas d’association propre, nous sommes simplement reliés au réseau national. Comme c’est le démarrage nous n’avons pas d’autres projets de nettoyage pour l’instant car c’est assez lourd à mettre en oeuvre. Mais nous espérons organiser la même opération l’année prochaine. »
Pour tous ceux qui ont envie de participer à ce grand nettoyage de rentrée, l’inscription est toujours possible, tout comme l’ajout de nouvelles zones à nettoyer, pour Olivier Lang c’est même conseillé :
« Il est encore possible d’indiquer des décharges sauvages sur la carte, on peut très bien faire des missions de deux ou trois personnes et sinon ce sera utile pour une prochaine opération. Mais surtout on n’est jamais assez nombreux pour le nettoyage et plus il y aura de participants, plus ce sera amusant. »
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