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Avec « Un vrai bonhomme », Benjamin Parent questionne l’éternel masculin

Pour son premier long métrage, Benjamin Parent explore les sources de la masculinité à l’adolescence. Interview premières fois avec ce réalisateur pour qui « il reste beaucoup de chemin à parcourir. »

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Avec « Un vrai bonhomme », Benjamin Parent questionne l’éternel masculin

Dans « un vrai bonhomme », Tom et Léo sont frères mais ne se ressemblent pas. Léo le sportif, beau gosse, est la fierté de son père, quand Tom ne fait pas son âge, mal à l’aise dans des baskets de mec trop grandes pour lui. Entre attraction et répulsion pour son frère aîné, Tom va entamer ce parcours du combattant qu’est l’adolescence.

Dans son premier long métrage, Benjamin Parent questionne les injonctions faites aux garçons à être des « vrais bonhommes » et la difficulté à se construire à une période de la vie où il peut être plus simple de se conformer au groupe pour éviter la bagarre… Ces deux thèmes : l’adolescence et la masculinité sont une source de réflexion intarissable pour le réalisateur, pour qui « il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ».

Benjamin Parent sur le tournage d’Un vrai bonhomme (Document remis)

Première bagarre

« J’étais jeune, ça devait être en CM2, devant un cinéma. Un élève, qui était mon rival en classe, sort une remarque raciste, on était en pleine période « Touche pas à mon pote ». Je le remets à sa place, il m’insulte et là, je lui donne un coup de poing. C’était un peu un prétexte pour lui rentrer dedans. Mais sinon, plus tard, c’est mon petit frère qui se battait à ma place. La scène de bagarre dans le film est inspiré d’une altercation au cours de laquelle mon frère a mis la pâtée à trois garçons. »

Premier vrai baiser

« Très tard ! Je ressemblais à un gamin à l’adolescence… donc 17 ans, en Floride, en vacances. »

Premier mensonge aux parents

« J’étais pas un mec cool, j’étais assez sage ! Mais si, j’ai quand même une belle arnaque : pour voir le film X sur Canal+ avec mon frère, on enregistrait le catch diffusé juste avant et on laissait enregistrer plus longtemps. Mes parents s’en sont rendus compte et on a fait les premiers surpris… »

Premiers posters

« Des posters de jeux vidéo et de films, je me rappelle très bien de Schwarzenegger dans Commando, Jack Nicholson dans Batman et Van Damme dans Bloodsport, en 1988, très bon film ! »

Van Damme, icône virile affichée dans la chambre d’ado de Benjamin Parent

Premier livre qui vous a fait pleurer

« Je suis une légende de Richard Matheson. Je ne lisais pas tellement à l’adolescence, surtout de la science-fiction, des BD. Entretien avec un vampire d’Anne Rice aussi m’a marqué. Je me suis mis à lire plus tard, vers 20 ans, quand j’ai eu ma première histoire d’amour, avec une fille qui vivait à Strasbourg… 8 heures de train aller-retour par week-end, j’ai lu des dizaines de bouquins ! »

Premier film où on ne regarde pas le film…

« J’ai toujours regardé les films ! Je n’étais pas le genre de garçon qui attirait beaucoup les filles… D’ailleurs dans Un vrai bonhomme, la séance de ciné où il doit emballer Clarisse n’a pas lieu. »

Premier film réalisé

« J’ai commencé à tourner avec un caméscope VHS, à 14 ans. On n’avait pas de quoi monter évidemment donc on faisait du tourné-monté. Un de ces films s’appelait Vampyr, j’avais pompé le titre dans un magazine, c’est un film de Carl Theodor Dreyer que je n’avais pas vu. Et j’ai fait mon premier trucage, avec un type filmé dans un miroir… »


#cinéma

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