Employé du magasin Castorama de Lampertheim et délégué syndical CGT, Xavier Gaspard a entamé une grève de la faim ce lundi 13 mars sur le parking de l’établissement où il passera ses prochaines nuits dans son véhicule. « Par mon action, je veux rendre visible l’invisible », clame le vendeur du rayon peinture de 34 ans. L’objectif du syndicaliste : pousser la direction à prendre conscience de la précarité des employés de l’enseigne de bricolage pour négocier une augmentation salariale.
Une précarité grandissante
Xavier Gaspard déplore la dégradation des conditions de vie de ses collègues employés : « L’inflation est bien plus grande que l’augmentation de nos salaires, donc notre niveau de vie baisse », affirme le salarié rémunéré « 1 400 euros par mois avec 13 ans d’ancienneté ». Il dit s’être lancé dans cette grève de la faim pour ses collègues qui « en viennent à prendre des crédits à la consommation pour se nourrir et se loger. « Certains en viennent à dormir dans leur voiture », soutient le délégué syndical, sans avancer de chiffres sur le nombre de salariés concernés : « Les gens ont honte de leur situation et n’en parlent pas », explique-t-il.
Xavier Gaspard accuse le groupe britannique Kingfisher, actionnaire majoritaire de Castorama, de verser plusieurs millions d’euros de dividendes à ses actionnaires, sans assurer les besoins essentiels des salariés.
« Je ne mettrai pas ma vie en danger »
Manger légèrement avant le jour J, boire 3 litres d’eau par jour et prendre des vitamines… Le syndicaliste se dit « bien préparé et conscient des risques » de son action. Il affirme avoir un suivi médical et évoque des camarades de la CGT Santé qui vont régulièrement prendre de ses nouvelles. « Si ça ne va plus, je le dirai, affirme Xavier Gaspard, j’arrêterai et je publierai un communiqué pour expliquer la situation.«
Un dialogue en prévision
Dans un communiqué adressé à France 3 Alsace, Castorama affirme qu’une réunion aura lieu le vendredi 17 mars avec l’ensemble des délégués syndicaux centraux. La direction indique également qu’une revalorisation de la grille salariale a été accordée et « permettra une évolution de salaire de 7,3% entre mars 2022 et mars 2023 », à quoi s’ajoute une « augmentation générale minimum de 70€ appliquée en août 2022 et mars 2023 », ainsi que des « augmentations individuelles applicables en mai 2023 ».
Mercredi 22 février, des salariés du Castorama de Lampertheim avaient occupé le magasin pour obtenir une hausse de leurs salaires. Ils estimaient alors que l’augmentation accordée en 2022, limitée à 50 euros bruts par mois, n’avaient été qu’un « rattrapage de l’inflation ».
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