Offrir une alternative à la maison de retraite avec un habitat participatif pour seniors, c’était l’une des idées retenues par la Ville de Strasbourg lors d’un appel à projets en 2013. Mais, depuis deux ans, l’avancée du concept est totalement bloquée par le silence radio du préfet et du Ministère de la Cohésion des territoires.
Cocon 3S est un projet d’habitat participatif destiné à des personnes âgées qui se réunissent pour former ce projet. Situé à l’entrée du Neudorf, cet immeuble serait composé de 8 studios et de pièces partagées. Le tout, réparti sur trois étages. Mais c’est justement l’importance de ces espaces communs qui pose problème : au vu de la réglementation du logement social, ces pièces communes ne peuvent pas être incluses dans le loyer des locataires. Pour lever cette problématique, une dérogation doit être accordée. Le bailleur social Habitat de l’Ill et les futurs habitants se sont mis d’accord pour procéder de la sorte. Reste à réceptionner la signature du ministère ou d’un préfet.
Deux ans sans réponse du préfet et du Ministère
En 2017, une première demande de dérogation a été envoyée au Ministère de la Cohésion des territoires. Suite au silence du Ministère, une deuxième demande de dérogation a été envoyée le 22 mai 2018, cette fois-ci au préfet. Mais, depuis, la Ville n’a jamais reçu de réponse. Une situation que déplore Alain Jund (EELV), adjoint au maire en charge de l’urbanisme et de la transition énergétique :
« Deux ans sans réponse pour des choses simples, c’est désespérant et ça nous bloque ! Tout est prêt : le groupe de locataires est constitué, le plan a été dessiné par un architecte, le terrain de la ville est prêt, on a l’Habitat de l’Ill comme porteur de projet et bailleur social… On pourrait tout lancer dès demain si on avait une réponse. »
La préfecture du Bas-Rhin a été contactée, mais ne nous a pas encore donné de réponse à ce stade.
Dès l’obtention de la dérogation, les travaux pourraient être lancés et prendraient un an et demi environ, avec un coût global « autour des 3000€ le mètre-carré ». Le logement est prévu au 23 rue de Lunéville et aurait une surface de 400m2 habitable.
Mais la Ville de Strasbourg ne souhaite plus attendre, et compte bien régler le problème d’ici « mi-juin » :
« Si nous n’avons pas de réponse avant, l’Eurométropole, par la voie de son vice-président Syamak Agha Babaei, va prendre la responsabilité de la dérogation et lancer les travaux quand même. »
Après avoir sollicité la Préfecture mercredi 5 juin sur le dossier, nous n’avons guère obtenu plus de réponse que l’Eurométropole
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