Sur TripAdvisor, les plaintes de clients se font de plus en plus nombreuses : « des clodos et SDFs hurlent toute la nuit dans la rue face à notre chambre », « malgré la bonne literie, je n’ai pas pu dormir : énormément de bruits / cris dans les petites rues et bars / terrasses aux alentours jusqu’a 4h30 du matin et ceci malgré la fenêtre fermée ». Elles visent l’Hôtel de l’Europe, situé à l’angle de la Grand’Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, en plein centre de Strasbourg.
En désespoir de cause, l’hôtel a installé deux panneaux sur sa façade : un premier invitant au silence et un second visant l’usage des « ghetto blasters », ces mini-chaînes portables (voir ci-dessous). Or, il n’y a qu’une seule personne connue à Strasbourg pour utiliser un tel appareil, Manu le rockeur (dont Rue89 Strasbourg avait dressé le portrait).
Avec Manu, « la discussion est possible »
Est-ce à dire que l’hôtel Europe en veut à Manu le rockeur ? Non, indique la directrice de l’hôtel, Marie-Hélène Engel, car avec lui, « la discussion est possible. » Mais depuis plusieurs années, la cohabitation entre les commerçants et des personnes sans domicile fixe ou en marge s’avère particulièrement difficile à cet endroit. En 2013, une commerçante a répandu du soufre pour éloigner ces personnes. En 2015, un numéro anti-SDF pour les commerçants a été mis en place.
Las, pour Marie-Helène Engel, la situation est sans issue :
« Quand nous appelons la police suite aux protestations des clients, elle ne se déplace même plus. Nous avons sollicité la mairie à plusieurs reprises, sans jamais obtenir de réponses. »
L’hôtel de l’Europe souhaiterait une vidéosurveillance plus appuyée à ce carrefour mais surtout une écoute et une aide de la Ville de Strasbourg. Quant à Manu, il s’est trouvé un autre spot.
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