Teddy Samson, un jeune de 24 ans, travaille en tant que coursier pour l’entreprise californienne Uber Eats depuis fin 2019. Il s’est fait agresser, le mardi 31 mai aux alentours de 18h, près de la pharmacie de la Cigogne située Grand’Rue. Le livreur attendait une commande en fumant une cigarette. Puis soudain, le livreur est intimidé et menacé. L’agresseuse va tout d’abord réussir à lui prendre les clés de sa trottinette électrique avant de commencer à le racketter.
Une agression par une « femme très violente »
Teddy Samson dit avoir été agressé par une femme « de forte corpulence et très violente ». « Elle m’a craché plusieurs fois au visage. Elle m’a demandé 100 euros pour qu’elle me redonne les clés de ma trottinette, sinon elle allait les jeter dans l’eau », raconte le jeune homme.
Effrayé par la violence de son agresseuse et empêché de prendre la fuite en courant par des problèmes de santé, le jeune livreur accepte de l’accompagner vers un distributeur. « J’ai cédé sous la peur et les menaces. Elle avait des gants de moto coqués. Je ne voulais pas avoir des dégâts physiques et perdre ma trottinette, mon seul outil de travail », indique-t-il.
Arrivés rue Adolphe-Seyboth, « elle m’a roué de plusieurs coups de poings, dont un énorme coup au niveau de la tempe droite », se souvient Teddy Samson. Il revoit son agresseuse « récupérer sa trottinette, l’allumer et partir avec en direction de la rue du Faubourg-National », le laissant au sol « en pleurs et en sang ». Dans cette petite rue, « plusieurs personnes ont assisté à la scène et ont appelé la police et les pompiers », raconte-t-il.
Transporté aux urgences du CHU de Hautepierre, le livreur présente un hématome à la tempe, côté droit, qui l’empêchait d’ouvrir l’œil. Un certificat d’hospitalisation, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, atteste d’une prise en charge de Teddy Samson du 31 mai au 1er juin 2022. En plus des dégâts physiques, s’ajoute la souffrance morale. « J’ai perdu mon travail du jour au lendemain. Je n’ai plus rien. J’avais des idées noires, je voulais en finir », raconte le coursier.
« Uber Eats refuse de m’indemniser »
Teddy Samson a informé Uber Eats de son agression en leur présentant tous les documents en sa possession, dont la plainte que Rue89 Strasbourg a pu consulter. Mais l’entreprise américaine l’a redirigé vers son assureur partenaire Axa… qui a répondu négativement à sa demande d’indemnisation :
« Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de répondre favorablement à votre demande d’indemnisation d’arrêt de travail du 01.06.2022. Votre arrêt de travail doit être supérieur au délai de carence contractuel de sept jours, appliqué pour toute maladie non professionnelle. Or votre arrêt ne respecte pas cette durée minimale. Nous regrettons ce refus contractuel et procédons à la clôture de votre dossier. »
« Uber Eats refuse de m’indemniser. Je me retrouve sans revenu aujourd’hui, déplore le livreur dont le compte a été bloqué depuis sa demande d’indemnisation. Il n’y a aucun soutien de leur part. Ils ne se soucient pas de mon état général et ils me laissent sans rien. », ajoute-t-il. En trois ans, Teddy Samson avait effectué plus de 3000 livraisons pour l’entreprise américaine.
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