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Au salon de la restauration Egast, fesses, talons et résilles pour vendre de l’alcool

Faut-il forcément des filles dénudées pour vendre quoi que ce soit ? Une vidéo d’un défilé érotique sur un stand d’alcool au salon Egast a provoqué une polémique sur les réseaux sociaux. Le défilé ne devrait plus être proposé lors de la prochaine édition.

Vidéo

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Au salon de la restauration Egast, fesses, talons et résilles pour vendre de l’alcool

« Chez Dickely, on sait s’amuser. » C’est le message qu’a reçu une jeune fille de 21 ans, avec en vidéo un défilé de jeunes femmes en talons et tenues déshabillées (voir ci-dessous). Nouveaux modèles de lingerie, salon érotique ? Non, la vidéo a été prise au salon… des professionnels de la restauration, Egast, qui s’est tenu à Strasbourg du 18 au 21 mars.

Quand est-ce que l’on s’arrête ?

Un brin décontenancée, la jeune fille s’en émeut auprès de Charlotte Reinhart, qui était aussi présente au salon. Directrice d’une entreprise qui met en relation les cuisiniers et pâtissiers avec leurs clients, Tokenstock, Charlotte Reinhart décide de publier la vidéo sur Facebook en dénonçant le recours au « sexe pour vendre de l’alcool » et en ajoutant le mot-clé #balanceTesPorcs. Effet immédiat, la vidéo a provoqué de nombreux commentaires indignés. Elle explique :

« En tant que cheffe d’entreprise dans les métiers de bouche, je me bats pour que l’on soit considérées pour nos compétences et pas des « fesses-sur-pattes », ce qui est parfois le cas. C’était une animation de quelques minutes, vers 19h30-20h, mais cela reste un stand où des particuliers peuvent se rendre et/ou des professionnels viennent en famille. Je ne publie pas cette vidéo pour taper sur cette société, mais pour qu’on s’interroge sur quand est-ce que l’on s’arrête. On est sur un salon professionnel, pas au salon de l’érotisme. »

En fait, ça pourrait s’arrêter dès la prochaine édition. Directeur de Strasbourg Événement, société organisatrice du salon, Stéphane Hertzog, a d’abord commenté :

« Ce n’est pas Strasbourg Événement qui a organisé ce défilé. Mais vous savez, Egast, c’est 24 000 m² et 300 exposants. On ne peut pas savoir tout ce que font ou ont prévu d’organiser nos clients. Tant que ce n’est pas interdit par la loi, que les personnes sont déclarées… Et puis Dickely vend de l’alcool, ils voulaient peut-être rappeler le monde de la nuit. »

Mais il a reçu un appel de la Ville de Strasbourg, actionnaire principal de Strasbourg Événement, lui demandant d’écrire à la société Dickely à Sélestat afin que cesse ce type de défilé. Car parmi les commentaires indignés, il y a celui d’Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg :

« Ce défilé était totalement déplacé et inacceptable. J’ai saisi Strasbourg Événement, avec ma collègue Nawel Rafik-Elmrini (également adjointe au maire et présidente de la société, ndlr) pour que toutes les vérifications soient faites et qu’un tel événement, contraire aux valeurs du salon, ne se reproduise plus. Si l’entreprise Dickely est bien responsable de ce défilé, ils recevront une lettre de Strasbourg Événement leur demandant de ne pas le reproduire. »

Contactée, la société Dickely n’était pas en mesure de confirmer que ce défilé s’est bien tenu sur son stand et n’a pas souhaité apporter de commentaires.


#sexisme

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