Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Un animateur périscolaire de Strasbourg parmi 7 arrestations antiterroristes

Plusieurs arrestations commandées par la justice antiterroriste ont eu lieu ce week-end, à Strasbourg et Marseille. Le Marché de Noël n’était pas la cible, selon le maire Roland Ries qui a maintenu la manifestation. Parmi les personnes arrêtées figure un animateur scolaire, employé dans les écoles de Strasbourg.

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La demi-lune du Neuhof (Google)

« Dans la nuit de samedi à dimanche, 7 individus âgés de 29 à 37 ans, de nationalités française, marocaine et afghane, ont été arrêtés à Strasbourg et Marseille. Six sont inconnus des services de police. Un ressortissant marocain, qui ne résidait pas en France, avait été signalé par un pays partenaire », a précisé, lundi matin, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

Selon Bernard Cazeneuve, ces arrestations font suite à une enquête menée depuis plus de 8 mois, en lien avec les 5 arrestations menées en juin à la veille de l’Euro de football. Aucun des sept personnes arrêtées samedi n’étaient fichées par le renseignement français. Selon le ministre de l’Intérieur, un « attentat a été déjoué » mais pas à Strasbourg, d’après le maire Roland Ries qui a indiqué lundi matin que le Marché de Noël était maintenu. Le Parquet antiterroriste reste lui beaucoup plus prudent.

Selon L’Obs, plusieurs armes ont été retrouvées lors des perquisitions à Strasbourg, dont un pistolet-mitrailleur de type Uzi et quatre pistolets automatiques ainsi que des munitions. Des documents d’allégeance à l’organisation Etat islamique ont également été saisis. Si les personnes de Marseille étaient « les banquiers », ceux de Strasbourg étaient « opérationnels ».

Deux des personnes interpellées à Strasbourg sont soupçonnées de s’être rendus en Syrie, via Chypre.

La demi-lune du Neuhof (Google)
La demi-lune du Neuhof (Google)

Un agent de la Ville parmi les personnes interpellées

Le maire de Strasbourg a en outre révélé que parmi les 4 personnes arrêtées à Strasbourg se trouvait un agent de la Ville, un animateur scolaire. Lors d’une conférence de presse en fin d’après-midi, la municipalité a précisé qu’il s’agissait d’une personne intervenant pendant les repas des enfants à l’école primaire de la Meinau et durant l’accueil périscolaire à l’école maternelle du même nom. Né en 1979, vacataire pendant 10 ans, apprécié par sa hiérarchie et par les enfants selon la municipalité, l’animateur a été titularisé en 2014.

Selon des sources proches du dossier, il a effectué un séjour en Syrie et deux pistolets ont été retrouvés chez lui.

Pour Alain Fontanel, premier adjoint au maire (PS) et en charge du personnel, aucun signe ne permettait de prendre des mesures préventives :

« Nous sommes attentifs aux signes extérieurs de radicalisation. Mais là, cet agent n’était évidemment pas fiché par les services de renseignement, qui ont dû mener une enquête de plusieurs mois avant de l’arrêter. Par ailleurs, cette personne donnait entièrement satisfaction dans son travail. Nous ne savons pas ce qui lui est reproché. Nous verrons bien à l’issue de sa garde à vue quelles suites donner. »

Les ordinateurs dont il aurait pu se servir ont été saisis par les policiers de la DGSI. Des affiches ont été placardées à l’école de la Meinau et une réunion avec les parents, rappelant comment sont recrutés et évalués les agents de la municipalité, doit se tenir mardi.

Une enquête menée depuis Paris

L’opération a été menée par la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure) dans le cadre d’une enquête préliminaire du Parquet antiterroriste de Paris. Selon Le Parisien, l’interpellation des 4 hommes strasbourgeois a été effectuée vers 3h du matin dans le quartier de la Meinau, et du Neuhof. Les hommes auraient été repérés vendredi alors qu’ils attendaient une livraison d’armes.

En parallèle de ces arrestations à Strasbourg, deux hommes ont également été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille. Les sept hommes sont actuellement entendus en garde à vue par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Le ministre a précisé que depuis le début de l’année 2016, 418 interpellations en lien avec des réseaux terroristes ont été menées.


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