L’enquête publique en vue du classement de la forêt de la Robertsau en réserve naturelle se termine. L’enjeu est la protection d’un poumon vert de Strasbourg, plus de 750 hectares de forêts, prairies humides, berges du Rhin. Ce classement est attendu depuis 30 ans, le moment est venu.
Protéger la forêt, sauvegarder la faune et la flore locale, là est la source du combat des écologistes depuis toujours. Ce classement en réserve naturelle de l’une des plus belles forêts strasbourgeoises est un geste fort.
Rappelons-le, il s’inscrit dans une vision d’ensemble initiée par la municipalité à l’occasion du plan Strasbourg Grandeur nature, de la candidature au titre de capitale verte européenne et surtout du Plan climat en cours d’élaboration, qui vise une meilleure intégration des enjeux environnementaux et écologiques dans les politiques publiques.
Des espaces naturels, « variable d’ajustement »
Plus globalement, cela doit nous amener collectivement à questionner la place de la nature en ville et sur nos territoires. Trop souvent encore, les espaces naturels sont considérés comme des variables d’ajustement lors d’arbitrages pour des projets urbains ou économiques. On le voit avec les coupes prévues dans le cadre du Grand Contournement Ouest (GCO), ou encore l’abattage prématuré d’une centaine d’arbres dans le quartier gare pour la réalisation du tramway.
Les arbres, les corridors écologiques, les îlots de fraîcheur, les zones de refuge pour les espèces végétales et animales sont pourtant indispensables pour relever les défis climatiques en cours et à venir. Ils contribuent également à la qualité de l’air et nous préservent des tempêtes et inondations.
Des activités à réguler
La forêt est un bien commun, un bien à préserver. À l’heure où les zones humides, les terres agricoles, les surfaces forestières sont convoitées de toutes parts pour la création de zones d’activités, de projets d’infrastructures parfois inutiles, de projets urbains divers, ce classement en réserve naturelle permettra de sauvegarder ce site à la biodiversité et à l’éco-système exceptionnels avec un régime juridique contraignant et boucler la ceinture verte de Strasbourg.
Cependant la forêt reste un élément fragile, qui de fait, demande une régulation de ses usages. Ainsi, si elle doit rester une zone de promenade ouverte, un lieu de pédagogie avec l’action de SINE, il sera nécessaire d’encadrer certaines activités actuelles comme par exemple les baignades, la pêche, le naturisme ou le vélo-cross. Une concertation et un dialogue avec l’ensemble des associations environnementales, naturalistes, les collectivités, les usagers sont indispensables.
Il est de notre responsabilité collective de préserver la faune, la flore, de protéger la biodiversité. La nature, c’est notre affaire à toutes et tous !
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