Le soleil et la chaleur que nous avons connus ces derniers jours ont certainement embrumé quelques esprits verts.
Éric Schultz a-t-il oublié qu’il était élu ? Et qu’à ce titre, s’affranchir si ouvertement des règles relève d’une provocation pour l’État de droit qu’il est censé représenter.
Se juge-t-il au dessus des arrêtés pris par le maire pour ne pas les respecter ? Est-ce du ressort d’un élu de procéder dans son action par la pression et des actions illégales ? Bel exemple de démocratie locale !
Reprenons avec un peu plus de cohérence et de raison ce sujet.
Les zones de baignades autorisées doivent être délimitées et protégées de toute contamination. Deux installations sanitaires, au minimum, doivent être installées sur les sites autorisés.
Cette règle d’hygiène émanant de l’Agence régionale de santé a été renforcée par une directive européenne de 2006. On peut comprendre alors combien il est difficile de garantir un état sanitaire des cours d’eau respectant de manière pérenne cette exigence. Si des contrôles existent, ils ne peuvent assurer des résultats suffisants permettant la baignade.
En matière de sécurité, à partir du moment où il n’y a pas d’interdiction formulée, la collectivité a obligation de garantir la sécurité des baigneurs, avec un aménagement des accès, une information et un dispositif de surveillance. Là encore, l’obligation est forte et nécessite la mise en œuvre d’un dispositif matériel et humain non négligeable.
In fine, c’est la responsabilité du maire qui est ainsi engagée. Un élu local ne peut l’oublier. De même qu’il ne peut oublier que ce sujet doit être traité avec beaucoup de sérieux. Parce que c’est bien de la santé des personnes dont il s’agit. Avec d’éventuels troubles digestifs, respiratoires et ORL à la clef liés à cet aléa sanitaire des rivières.
La difficulté n’est pas strasbourgeoise. Preuve en est l’interdiction le 6 août dernier par la Préfecture de police de Paris de la traversée de la capitale à la nage pour des raisons de sécurité des nageurs, de qualité insuffisante de l’eau de la Seine et donc d’un risque sanitaire élevé.
Au-delà de ces considérations élémentaires, et nonobstant la question de la protection de la biodiversité des berges qui ne manquera pas d’être soulevée, et dont on peut s’étonner que des écologistes s’affranchissent aussi facilement, le débat sur la baignade et la qualité des cours d’eau est recevable, intéressant et peut être porté. Je déplore que nos amis verts qui participent à l’exécutif municipal n’aient jamais sollicité dans notre ville un véritable débat sur cette question qui mérite mieux que des coups médiatiques et des voies de fait.
Robert Herrmann
Premier adjoint au maire de Strasbourg
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