« Nous voulons proposer un autre tracé pour le tram nord », résume Louisa Krause, présidente du collectif Col’schick. Depuis 2015, elle se mobilise à chaque fois que le plan local d’urbanisme est en phase d’être modifié. C’est le cas début 2024 étant donné l’extension du réseau de tram vers le nord, qui doit relier Strasbourg à Schiltigheim et Bischheim en passant par l’avenue des Vosges. Cette extension, qui doit s’accompagner d’aménagements urbains majeurs, réduisant la place de la voiture dans l’espace public cristallise l’opposition à la municipalité écologiste.
Jusqu’au 19 janvier, 17h, la concertation préalable au changement du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) est ouverte aux contributions du public. Les collectifs estiment que cette concertation a été lancée « en catimini, pendant les congés scolaires, pour une durée extrêmement courte et sans organiser aucun débat avec les habitants ». Annonçant palier les « missions d’un exécutif défaillant », ils veulent « informer les Strasbourgeois [et Strasbourgeoises] des implications potentielles de cette modification fondamentale ».
Deux villes, deux réunions
La première réunion publique se tiendra au Foyer des étudiants catholiques (FEC), place Saint-Étienne au centre-ville de Strasbourg, jeudi 11 janvier à 18h30. La seconde aura lieu vendredi 12 janvier au Foyer des Tonneliers, 2 rue des Tonneliers à Schiltigheim, à 18h30.
« Nous organisons deux temps car chaque ville a des conséquences différentes. Celle de Strasbourg sera concentrée sur l’avenue des Vosges lorsque celle de Schilitigheim concernera l’avenue du Général-de-Gaulle. »
Louisa Krause, présidente du collectif Col’schick
Pour chacun des évènements, les organisateurs attendent au moins une soixantaine de participantes et participants. Malgré les mots accusatoires envers l’exécutif eurométropolitain, Louisa Krause insiste sur le but premier des revendications portées par les collectifs :
« Il s’agit de réussir à vivre ensemble entre tous les utilisateurs. Ce que fait l’Eurométropole divise les cyclistes, les piétons et les automobilistes. Nous voulons plus d’équité territoriale entre Strasbourg et Schiltigheim et permettre à tout le monde de s’approprier les espaces pour se déplacer dans les deux villes. Bien sûr que nous sommes contre la pollution et pour le tram. Simplement, nous pensons que le tracé prévisionnel n’est pas le bon pour les habitantes et les habitants. »
Une concertation publique « inaccessible » selon Col’schick
Au-delà de la contestation sur plusieurs aspects du projet du tram nord, la représentante de Col’schick déplore la manière dont les contributions à la concertation doivent être soumises :
« Il faut passer par le site de la participation citoyenne et donner une adresse mail, jusque-là, c’est normal. Mais après, on doit signer le pacte pour la démocratie à Strasbourg afin de pouvoir voter sur les projets participatifs. Moi je suis de Schiltigheim, pas de Strasbourg, donc je ne vois pas pourquoi je devrais y souscrire. »
En effet afin de prendre part aux votes sur « participer.strasbourg.eu », il faut « certifier avoir pris connaissance des différentes clauses du Pacte ». Dans une lettre adressée à Pia Imbs le 8 janvier 2024, le collectif Col’schick interpelle la présidente de l’Eurométropole et déplore une « inéquité pour les citoyens qui n’ont pas accès ou ne maitrisent l’informatique (fracture numérique) ».
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