A LIRE SUR
MEDIAPART
(Mis à jour à 14h20 avec la réaction de Roland Ries) – Le maire de Strasbourg Roland Ries a été entendu par la police le week-end du 1er juin, dans l’affaire du tramway de Bamako, selon des informations de Mediapart. Son ancien directeur de cabinet, Patrick Pincet, a aussi été entendu par les enquêteurs de la police judiciaire mi-mai.
Une information judiciaire pour « favoritisme » et « recel de favoritisme » est ouverte à Metz depuis 2010. Le sénateur socialiste est soupçonné d’avoir enfreint le code des marchés publics en confiant à trois cabinets strasbourgeois une « étude de faisabilité » d’un tramway sur pneus à Bamako, capitale du Mali. La Ville de Strasbourg a déboursé en tout 50 000 euros sans aucun appel d’offres ni mise en concurrence. Un manque qu’a relevé récemment la chambre régionale des comptes.
Mediapart a interrogé Patrick Pincet sur la gestion de ce dossier à la CUS :
« Ça n’était pas un dossier banal, puisqu’il était suivi par le Président de la République au Mali ; par ailleurs, Roland Ries était premier vice-président de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) chargé des transports; donc ce dossier était suivi par moi-même en relation avec lui. Mais il n’est pas rentré dans tous les détails techniques. Moi-même non plus… Quant au choix des trois entreprises bénéficiaires, il a été fait de façon collective… »
Néanmoins, le statut de Roland Ries dans l’instruction judiciaire n’a pas évolué à la suite de cette audition, il n’est ni témoin assisté, ni mis en examen.
Pas de commentaire de Roland Ries
Dans un communiqué sybillin envoyé en fin de matinée, Roland Ries reconnaît qu’il a été entendu par la police :
Dans le cadre de l’enquête portant sur les procédures choisies par la Ville de Strasbourg pour le financement d’études sur la construction d’une ligne de tramway à Bamako, les dernières auditions des services de la police judiciaire ont concerné le directeur de cabinet de l’époque et le maire. Le directeur général avait été entendu auparavant.
Il s’agit du déroulement parfaitement normal et habituel d’une telle procédure. Les résultats de l’enquête ainsi réalisée par les services de police seront transmis à la Justice, qui décidera des suites à donner ou non à ce dossier.
Pour certains juristes, les prestations accomplies pour le compte de la Ville de Bamako n’entraient pas dans le champ des marchés publics ; pour d’autres, elles auraient du y entrer.
Il s’agira pour la Justice de se prononcer sur ces appréciations techniques. Dans l’attente, cela n’appelle pas d’autres commentaires.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Tous nos articles sur le tramway de Bamako
Sur Mediapart : Le maire de Strasbourg soupçonné de favoritisme
Chargement des commentaires…