Depuis neuf ans, The Wooden Wolf soigne sa mélancolie grâce à sa guitare. Avec sa voix éraillée, son toucher délicat et la poésie de ses mots, The Wooden Wolf emmène son public dans son univers, fait de balades, d’échappées à la brutalité du monde, d’introspections aussi… Ce septième album est dans la droite ligne des précédents, une dizaine de chansons soignées, précises, économes. Intitulé « Songs of the night », il s’écoute dans le noir, dans le silence.
Installé sur les hauteurs de Ribeauvillé, Alex Keiling n’est pourtant pas malheureux. À 35 ans, père d’un enfant de 3 ans, il se remet doucement de son premier chagrin d’amour qu’il a subi quand il avait 14 ans. Comme pour nombre d’artistes intimistes, le premier confinement l’a pas mal remué :
« Je ne contrôle pas vraiment mon processus créatif. Les paroles, les musiques, sortent de moi comme ça… Pour cet album, j’ai réalisé l’enregistrement sur un Tascam Portastudio, en synchronisant manuellement les instruments sur les 4 pistes de la cassette. Après neuf ans, je fais toujours tout moi-même. »
Même les clips vidéos qui accompagnent certains des morceaux de ce septième album ont été créés par Alex Keiling.
Le résultat est un album qui sonne comme s’il avait été oublié dans les années 80 puis subitement retrouvé à l’heure du numérique étincelant. Les sonorités sont parfois brutes, parfois rongées toujours chaudes. The Wooden Wolf a pourtant connu la perfection des grands studios mais Alex Keiling garde un souvenir mitigé de la production de son précédent album, pour lequel des moyens conséquents avaient été engagés.
« Songs of the night » est donc une sorte de retour à la solitude de la production pour Alex Keiling, qui s’est fait une raison :
« Je voulais un album “low-fi” parce que la folk, c’est raconter des histoires en musique. C’est aussi simple que ça, c’est vieux comme le monde. Je ne suis plus sûr qu’il faille développer The Wooden Wolf au-delà de moi. Tout ce que je demande à un label aujourd’hui, ce sont des belles dates, de belles premières parties… »
Des propos que ne renieraient pas un Neil Young par exemple. En parallèle, Alex Keiling travaille sur un autre projet, pour lequel il prévoit de chanter en français.
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