L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a passé au crible les tarifs de 27 banques présentes en Alsace, et les chiffres qui en ressortent sont plutôt évocateurs. Ainsi entre octobre 2010, et janvier 2014, le coût des frais engendrés par des retraits effectués dans une autre banque a grimpé de 40,15%, et les frais de tenue de compte de 57,3%. Les frais de mise en place de prélèvements ont baissé de près de 37% avec l’arrivée du système européen SEPA, mais pose des soucis de sécurité (voir plus loin).
En s’appuyant sur les tarifs des 10 opérations les plus fréquentes, et en additionnant leurs coûts, l’UFC a réalisé un classement de ces 27 établissements. En haut de classement, on retrouve les banques en ligne, mais pas toutes. Ainsi Axa Banque ou la Net Agence, pourtant uniquement en ligne, se retrouvent 10e et 12e. La plupart des opérations et les frais de tenue de comptes sont gratuits chez Boursorama ou ING Direct, mais l’ensemble coûte à l’année plus de 200€ chez LCL, ou à la Banque Kolb.
Si le Crédit Mutuel Grand Est n’apparaît pas dans ce classement, c’est parce que l’UFC-Que Choisir l’a « oublié ». En se basant sur la méthode employée pour établir ce classement, le Crédit Mutuel arriverait à la 19ème place, avec des frais cumulés qui représenterait près de 190€, entre la Société Générale ou HSBC.
L’organisation de défense des consommateurs s’est aussi penchée sur les variations tarifaires selon le profil de l’usager. Là encore les banques en ligne arrivent en tête. Un réelle solution ? Pas à la portée de tous, comme le rappelle Jean-Jacques Botte, le président de l’UFC-Que Choisir 68 :
« Les banques en ligne proposent des tarifs bas, c’est vrai, mais elles demandent souvent aussi un revenu minimum, ce qui restreint déjà leur clientèle. Puis l’autre inconvénient, c’est aussi le manque de proximité. Pas d’agence, pas de conseiller personnel. »
Augmentation des fraudes à cause des virements SEPA
Deuxième volet, qui inquiète l’organisation, le Single Euro Payment Area (SEPA). Issu d’un projet européen qui entrera en vigueur le 1er août pour faciliter les transactions, cette réforme des virements et prélèvements transnationale permettra de ne plus avertir la banque d’un prélèvement à venir, une simple transmission des données bancaires au créancier suffira. Emmanuel Rodriguez, membre de l’UFC-Que Choisir bas-rhinoise, détaille les problèmes que cela pose :
« Au Royaume-Uni, leur système fonctionne déjà comme ça depuis 2006. Et outre-manche, les résultats nous montrent une hausse des fraudes et des litiges. Et c’est d’autant plus risqué qu’au final il n’y a plus de contrôle de la part de la banque. »
Seule sécurité pour les particuliers, la création de listes noires ou blanches. Sur les premières, vous devrez indiquer l’ensemble des fournisseurs dont vous refusez les prélèvements, et inversement sur les blanches. L’UFC-Que Choisir est sceptique quant à l’efficacité de ces listes et insiste sur le fait que les consommateurs devront rester vigilants. L’Union Fédérale des Consommateurs pointent de plus un manque cruel d’information, aucune brochure n’était disponible dans les établissements observés.
Aller plus loin
Sur Scribd : l’intégralité des résultats de l’étude d’UFC Que Choisir en Alsace
Que Que Choisir : le comparateur bancaire
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