Les deux projets de loi de réforme des retraites seront présentés ce vendredi 24 janvier au Conseil des ministres, avant un examen par l’Assemblée nationale et le Sénat.
Mercredi 22 janvier à 18h30, Rue89 Strasbourg en partenariat avec le programme « L’Université en campagne contre les idées reçues » propose une nouvelle rencontre sur le sujet au Centre socioculturel de la Montagne Verte, après celle du 16 octobre.
L’invité est l’économiste strasbourgeois Damien Brousolle, maître de conférences et chercheur au Laboratoire de Recherche en Gestion et d’Économie (LARGE). Il a également travaillé trois ans en tant que contractuel au Ministère des Finances.
Des décisions attendues après le projet de loi
Pour l’économiste, le projet actuel ne permet pas de connaitre toutes les répercussions du basculement d’un système par répartition vers un système par points. En effet, certaines mesures doivent être décidées par ordonnances par le gouvernement, après le débats et votes du Parlement.
Parmi les points encore flous, Damien Broussolle donne l’exemple des chômeurs :
« Aujourd’hui, être au chômage permet d’accumuler des trimestres, le temps de l’indemnisation. Avec le système par points, la durée de cotisation ne compte plus. Combien de points permettra d’acheter l’indemnité versée ? Le projet de loi ne le dit pas. Il manque beaucoup de détails importants de ce type. Cette réforme des retraites intervient d’ailleurs après celle de l’assurance-chômage. C’est donc désormais l’État qui gérera ces questions et non plus les partenaires sociaux. On passe d’un système d’assurance à un système d’assistance. »
Des cotisations qui remplacent les impôts
Dans l’analyse de cet économiste, le changement de système impactera par ricochet d’autres aspects des finances publiques, comme les impôts. Il revient sur la cotisation sur les hauts revenus, qui n’ouvrent pas de droits supplémentaires :
« Les salariés qui gagnent plus de 120 000 euros annuels supporteront une cotisation de 2,81% de leurs revenus pour participer aux dispositifs de solidarité qui ne les concernent pas, comme la retraite minimale à 1000 euros. Mais tous les salariés en-dessous de 120 000 euros paieront aussi cette « fraction » de solidarité : dans la cotisation de 28,12% du salaire, il y a 25,31% qui ouvre des droits à l’individu, auxquels s’ajoute 2,81% (soit 28,12% au total) pour ce même mécanisme de solidarité, aujourd’hui financé en partie par l’État via l’impôt. Donc tout le monde contribue en fait à hauteur de 2,81% de ses revenus. C’est une évolution vers une taxe unique, une flat tax en anglais, l’inverse de l’impôt sur le revenu qui est progressif. »
Quelques idées reçues…
« Il y a déjà un âge-pivot aujourd’hui, à 62 ans », « Le vieillissement de la population est un phénomène inquiétant », « La réforme est plus juste, car chaque euro cotisé ouvre les même droits pour tous »… Voici quelques idées reçues qui seront abordées au CSC de la Montagne-Verte. D’autres seront dévoilées au début de la rencontre.
Damien Broussolle expliquera si ces affirmations sont plutôt vraies, plutôt fausses ou à nuancer. Le public est également invité à poser ses questions.
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