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Un Strasbourgeois oppose ses photos à la déforestation

Illustrateur, graphiste et photographe, le Strasbourgeois Hugo Mairelle est mal armé pour lutter contre la déforestation. Aux côtés de biologistes, il a néanmoins mis au point une technique photographique pour populariser des formes d’agricultures résilientes, comme l’agrosylvopastoralisme.

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Un Strasbourgeois oppose ses photos à la déforestation

À l’occasion d’un mariage, Hugo Mairelle, Strasbourgeois de 28 ans, s’est rendu en février au Mexique, dans la péninsule du Yucatan. Là, il découvre comment les autochtones, souvent des indiens mayas, doivent faire face à la désertification de leurs terres, à la suite d’élevages intensifs toujours à la recherche de plus d’espaces. Pendant deux mois, il décide de s’impliquer avec l’association locale Nukush Kàax dans la promotion et le développement de cultures plus respectueuses de l’environnement, l’agrosylvopastoralisme.

En résumé, cette méthode vise à concilier les cultures et l’élevage dans un cycle qui permet la régénération des terres. Pour qu’elle fonctionne, il faut planter des arbres, mellifères et fruitiers, adaptés au climat de la région. Malheureusement, c’est l’inverse qui se passe, dans la péninsule du Yucatan, les arbres sont arrachés pour faire de la place aux troupeaux, ce qui appauvrit les sols.

« Comme des signatures »

Et puis un soir, Hugo Mairelle découvre comment il peut aider l’association :

« Avec toute l’équipe, nous sommes allés passer la nuit dans une ruine maya. On pouvait observer à l’intérieur des chambres des poutres en bois toujours en place sur lesquelles on accrochait autrefois les hamacs. Il y avait également des restes de peintures sur les murs représentant du maïs et des chultuns, ces puits astucieux pour récolter l’eau de pluie et la conserver pendant la saison sèche… Ces hommes et ces femmes s’étaient adaptés à leur environnement au fil des millénaires. Ils faisaient donc pour moi partie intégrante de ce magnifique milieu naturel, comme des signatures. Je souhaitais rendre grâce à ces travailleurs de la terre, qui avaient compris l’importance de préserver la forêt en utilisant un système vertueux et bénéfique à tous. »

C’est ainsi qu’il a l’idée de projeter sur les ruines des portraits d’habitants qu’il avait précédemment photographiés :

« Ces visages de mayas contemporains, projetés sur les ruines de leur ancêtres redonnaient vie à ce lieu incroyable. C’était particulièrement fort dans ce pays où l’eau est privatisée par Coca-Cola et où 70% de la population est en surpoids. »

Le message est clair : nous sommes dépendants de notre environnement. Hugo Mairelle décide de pousser plus loin la technique, en composant des images à partir de plusieurs prises, afin de faire ressortir tous les détails. Le résultat est assez réussi.

Les photos de Regard Volontaire

Hugo Mairelle ne compte pas s’arrêter là. Sa technique mise au point, en plusieurs passes successives, il espère se rendre dans plusieurs endroits du monde où l’environnement se dégrade, afin de réaliser des expositions et, peut-être, alerter les populations et les décideurs sur la nécessité de préserver la terre et la nature.


#culture

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