La ville de Strasbourg va expérimenter à partir du 6 mars un nouveau mode de payement dématérialisé pour le stationnement. À compter de ce jour, les automobilistes garés dans le périmètre de la zone 2 -soit la moitié de la Grande Île- devront rentrer leur plaque d’immatriculation sur le clavier de l’horodateur pour s’acquitter de leurs frais de parking. « Plus besoin de ticket, et donc plus besoin de revenir à sa voiture », vante Caroline Barrière, la présidente de Parcus, la société délégataire du stationnement pour la voirie à Strasbourg.
Pour éviter toute confusion, le ticket ne disparaîtra cependant réellement qu’au 1er janvier 2018. Jusqu’à cette date, il sera toujours nécessaire de l’apposer sur le tableau de bord. Cette phase d’expérimentation vise à « habituer l’usager au nouveau matériel », selon la présidente de Parcus. Elle tend également à préparer les agents à cette mesure, qui sera étendue à l’ensemble du stationnement en voirie dès janvier 2018. 37 horodateurs ont été modifiés dans la zone 2, dotés d’un nouvel écran et d’un clavier.
Cette poursuite de la dématérialisation des tickets de stationnement fait suite au succès de Whoosh!. Cette application, lancée en décembre 2016, permet le paiement du stationnement depuis un smartphone, sans ticket. Selon Parcus, Whoosh! était à l’origine de près de 5% des recettes du stationnement en voirie en février.
Vers la « Smart City »
Mais l’expérience vise surtout à produire des données liées à l’utilisation de la voirie par les automobilistes. Caroline Barrière précise : « Nous allons récupérer des statistiques précises pour alimenter un observatoire du stationnement, qui archive les paiements, les montants, la durée, la localisation, etc. » Toutes les données seront regroupées dans une base de données développée par Parcus. Elles seront ajoutées à celles déjà transmises par Whoosh!.
Pour Anne-Pernelle Richardot, ces données pourront alimenter la réflexion pour mener une « politique globale » : « comprendre le stationnement, c’est comprendre la circulation ». L’objectif, à terme, est d’intégrer la circulation et le stationnement dans la mutation de Strasbourg en une « Smart City ». On pourrait imaginer que les places de parking disponibles s’affichent en temps réel sur une carte pour tous les usagers.
Comme pour anticiper la critique, Anne-Pernelle Richardot répète : « on ne flique pas les gens ». L’étendue de la base de données potentiellement recueillie pose pourtant question. Mais le seul inconvénient, pour Parcus et la mairie, est tout trouvé : « il faudra se souvenir de son numéro de plaque d’immatriculation. »
Chargement des commentaires…