« La décision de la Fondation Gandur pour l’Art constitue une grande déception. Strasbourg avait de très nombreux atouts, en tant que capitale européenne au rayonnement international, ville universitaire, dans laquelle s’épanouissent de nombreux et très divers acteurs culturels. » Jeanne Barseghian s’est fendue d’un communiqué officiel, publié sur le site de l’Eurométropole, ce lundi 18 mars. La décision du milliardaire suisse est en effet tombée il y a quelques heures : il n’a pas retenu Strasbourg pour y implanter le siège de sa Fondation.
La Ville dans la course dès 2019
Pourtant, les équipes de la Ville s’étaient lancées dans la course dès 2019 sous la mandature de Roland Ries, et le dialogue avait repris avec la nouvelle municipalité en février 2022, avec – visiblement – beaucoup d’espoir. Le propriétaire aux plus de 3 400 œuvres était courtisé pour, « d’une part la qualité exceptionnelle de (sa) collection », et d’autre part « des orientations du projet qui portaient sur la création d’une fondation privée attentive aux enjeux d’accès à la culture pour le plus grand nombre », comme l’explique le communiqué publié ce lundi.
En juillet 2022, Strasbourg avait donc remis un dossier de candidature mais elle était en compétition avec les villes de Caen et Bordeaux. Une sérieuse concurrence.
La presqu’île Citadelle pour Gandur
Il faut dire qu’il y avait de quoi se motiver. L’établissement qui accueillera la collection du Suisse est en effet estimé à 50 millions d’euros, et sera entièrement financé par Jean-Claude Gandur. Mais finalement, malgré les visites du collectionneur à Strasbourg, et le tapis rouge que la Ville lui avait déroulé, la capitale alsacienne a définitivement été écartée. Selon Anne Mistler, adjointe à la maire, en charge de la culture citée par les DNA, le site de la presqu’île de la Citadelle – proposé par la Ville – aurait notamment posé problème au milliardaire, car « il présentait un certain nombre de contraintes. Il a craint que les questions juridiques à régler ne prennent trop de temps », confie l’élue.
Si la Ville, à travers la voix de Jeanne Barseghian, met en avant « sa grande déception » mais félicite ses équipes pour le travail accompli, certains élus de l’opposition en ont profité pour critiquer ouvertement la municipalité. C’est le cas de Pierre Jakubowicz, du groupe Centristes et Progressistes, qui s’est fendu d’un communiqué très rapide. Il y dénonce : « La gestion attentiste puis très opaque du dossier par la municipalité » qui est « regrettable » selon lui.
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