L’ambiance furia débute ce mardi soir (le 17 juin) avec quatre héritiers de l’outrance glam rock eighties incarnée par David Lee Roth lorsqu’il était le leader des fantasques et déjantés Van Halen. Les Steel Panther sont Californiens et avec leurs crinières blondes, filandreuses et leur attirail de dominateurs SM, ils campent à merveille et dans les moindres détails le « tribute band » dans toute sa splendeur.
Le clip du bonheur (simple)
Autour du chanteur Michael Starr, tous ressuscitent l’esprit brûlant d’une décennie 80 fantasmée en fête permanente grâce à la sainte trinité païenne « sex, drug & rock’n’roll ». Parmi leurs prières œcuméniques érigées en chants liturgiques d’une religion rugissante de plaisir exclusivement physique, on trouve ces quelques pépites très explicites : Pussywhipped, Gangbang at the old folks home, Glory Hole, ainsi que l’un des derniers singles en date, Party Like tomorrow is the End of the World, pépite de kitsch à l’hédonisme grivois :
T’as la voix ? T’as Skid Row
À l’opposé de ce style heavy si bien étiqueté « eighties débridées », Skid Row posera aussi ses valises en terres laitières, le 25 juin, avec son hard rock grand public qui rivalise avec Bon Jovi et les Guns. Et même si son mythique chanteur Sebastian Bach a mis les voiles en 1996, Skid Row, désormais porté par la voix de Johnny Solinger, reste une valeur sûre pour ses tubes et ces envolées à coups de riffs grandiloquents :
Slayer still destroys everything
Eux aussi sont des légendes, mais bien plus radicales, moins inscrites dans la légèreté et l’esprit taquin. Voici Slayer le 26 juin, fer de lance du genre « thrash metal », auteur de l’immense Reign in Blood en 1986 (déjà), certainement l’un des plus grands albums heavy de tous les temps !
Slayer, c’est un quart de la famille restreinte du Big Four du thrash (avec Megadeth, Anthrax et Metallica). Né en 1981, Slayer n’a donc jamais failli et survit plutôt bien, même si du quatuor de départ ne subsistent plus que deux cofondateurs, Tom Araya au chant et Kerry King aux guitares. Le tandem restera à jamais orphelin des deux autres piliers du groupe, le gratteux Jeff Hanneman décédé l’an dernier et le batteur Dave Lombardo qui a rendu ses baguettes en 2013.
Slayer, toutefois, attire encore bien des fans et le concert du 26 juin affiche d’ailleurs complet depuis belle lurette. Rien n’empêche cependant de s’orienter vers les fils spirituels et héritiers de Slayer, à commencer par Hatebreed (le 22 juin) et sa signature rageuse et guerrière incarnée par le chanteur Jamey Jasta, connu pour haranguer la fosse comme personne.
Toujours le 22 juin, d’autres Américains hérauts d’un metalcore bien radical ouvriront les hostilités : Walls of Jericho et leur leader endiablée Candace Kucsulain. De la fureur et des cris, également, avec ces cadets Californiens, Of Mice & Men le 19 juin, inspirés par l’Amérique tourmentée de l’entre-deux-guerres vue par Steinbeck.
Metalcore + bips mangas = Crossfaith
Mais voilà qui n’est rien à côté de la déferlante japonaise Crossfaith, le 18 juin au Club :
Beaucoup d’effets électro, de beats et de samples chez Crossfaith mais l’ensemble est rehaussé à la sauce wasabi pour mieux submerger le monde entier. Koie Kenta, au chant, déclenche un tsunami à l’onde de choc dévastatrice amplifiée par ses quatre condisciples orfèvres du chaos ultime. Dépoussiérant, décoiffant et joyeusement assourdissant !
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