« On se retrouve parfois sans solution face à des familles qui dorment à la rue depuis cinq mois. » Jean, juriste pour l’association d’aide aux demandeurs d’asile Casas, craint que la loi sur l’immigration votée par l’Assemblée nationale le 19 décembre augmente encore son impuissance face à des personnes condamnées au sans-abrisme, dans les rues de Strasbourg. Le Conseil constitutionnel examine ce texte jusqu’à la fin du mois de janvier 2024. Il pourrait censurer certaines de ses dispositions.
Le 8 janvier, le ministre du Logement a annoncé débloquer 120 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence à l’échelle nationale. Patrice Vergriete a précisé que « c’est le rôle d’un gouvernement que d’être solidaire pour tenir l’engagement du président de la République, à savoir l’hébergement inconditionnel (…) quelle que soit son origine, quel que soit son profil, quelle que soit sa situation ». Pourtant, dans les faits, les personnes qui ont accès à l’hébergement d’urgence sont bien sélectionnées a priori.
En France, la loi prévoit que l’hébergement d’urgence est inconditionnel. Tous les sans-abris, quel que soit leur statut administratif, peuvent appeler le 115 et demander à être hébergés. Dans la loi sur l’immigration, cette inconditionnalité est remise en cause. L’article 19 ter du texte prévoit que désormais, les étrangers sans-papiers et visés par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) ne pourront bénéficier de cet hébergement que « dans l’attente de leur éloignement ». C’est-à-dire de leur expulsion vers leur pays d’origine.
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