Ça y est, on sait. Un peu moins de trois semaines avant que Julie Brochen ne cède son fauteuil de directrice du Théâtre National de Strasbourg (TNS), le nom de successeur vient d’être dévoilé… et le rideau se lève sur Stanislas Nordey. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a en effet proposé sa nomination au Président de la République. Quatre candidats seulement restaient sur la « short list » : Stanislas Nordey, Éric Vignier, Arthur Nauzyciel et Gloria Paris.
Son projet pour le TNS
Stanislas Nordey a développé un goût pour la pédagogie qui se traduit par un projet d’articulation centrale entre le théâtre et l’école nationale supérieure installée au cœur de l’institution. Celui-ci repose sur la mise en avant de la triade acteur – metteur en scène – auteur.
Selon le communiqué du Ministère de la Culture, six metteurs en scène seront associés au théâtre et à l’école : Julien Gosselin, Thomas Jolly, Lazare, Christine Letailleur, Blandine Savetier et Anne Théron. Des acteurs seront invités ponctuellement sur une saison à jouer plusieurs fois dans la programmation, à enseigner à l’école, à composer un programme de lectures publiques, à participer au comité de lecture, à dialoguer avec les autres artistes associés… Chaque année, un auteur sera partie prenante du projet.
Stanislas Nordey souhaite également faire évoluer le modèle de production du théâtre afin de favoriser les créations – en particulier celles dédiées aux écritures contemporaines – leurs tournées nationales et européennes et leur durée d’exploitation. Ce modèle se concrétiserait par de très nombreux partenariats avec des théâtres français et européens et des collaborations territoriales.
Surtout, Stanislas Nordey compte développer à Strasbourg un projet ouvert et exigeant, avec des objectifs forts en faveur de la parité hommes-femmes, de la diversité, de la dimension internationale, de l’élargissement et du renouvellement des publics.
Un remède à la baisse de la fréquentation ?
Julie Brochen, directrice du TNS depuis 2008 et jusqu’au 8 juillet prochain poursuivra le développement de son projet artistique au sein de sa compagnie Les Compagnons du Jeu. Elle lui lègue deux créations largement marquées par son empreinte : Pulcinella et Lancelot du Lac.
Ce passage de flambeau intervient après cinq années de baisse de fréquentation qui correspondent aux cinq années de direction de Julie Brochen. En mai 2013, il a été décidé que son mandat ne serait pas renouvelé, mais Julie Brochen avait eu droit à une année supplémentaire à la direction du TNS, le temps d’assurer la transition. De son côté, Stanislas Nordey a quitté en 2001 la codirection d’un théâtre Gérard Philippe au bord de la faillite. Son projet de « théâtre citoyen » à Saint-Denis (ouverture 365 jours par an, places à 50 Francs et 20 F pour les abonnés, multiplication des contacts avec les habitants, volonté de partage du théâtre avec d’autres compagnies…) avait généré un déficit de 10 millions de Francs (presque 2 millions d’euros).
On espère que Stanislas Nordey a fait des progrès depuis 1999…
Aller plus loin
Sur le site du TNS : présentation de la saison 2014 – 2015 (à partir du 18 juin)
Sur l’agenda de Rue89 Strasbourg : tous les spectacles du TNS
Chargement des commentaires…