L’ancien bureau des douanes du port de Strasbourg est investi depuis fin avril par des personnes sans-abri. Selon Edson Laffaiteur, l’un des occupants, au mardi 17 mai, une vingtaine de personnes y habitent, dont trois familles en demande d’asile et des hommes isolés. Edson Laffaiteur est le seul à avoir reçu une assignation à comparaitre devant le tribunal judiciaire de Strasbourg vendredi 13 mai, pour une audience mardi 17 mai. Il avait déjà co-fondé l’Hôtel de la Rue (tous nos articles à lire ici) à Kœnighsoffen, un squat qui a existé deux ans et abouti au relogement d’une centaine d’habitants en septembre 2021.
« Nous demandons que les personnes soient relogées »
Le Port autonome de Strasbourg, propriétaire du bâtiment inoccupé depuis mai 2015, demande leur expulsion immédiate. Le lieu se trouve à l’intérieur d’un périmètre Seveso, c’est-à-dire avec un risque d’explosions en raison des matières entreposées. Le Port a déposé un référé d’heure à heure, une procédure d’urgence qui permet d’obtenir une décision rapidement, ce qu’a accepté le juge des contentieux.
Une urgence que conteste l’avocate Me Sophie Schweitzer, qui a représenté Edson Laffaiteur à l’audience :
« Il n’y a pas de voie de fait, rien ne prouve qu’Edson est entré par effraction. Il n’y a pas de danger grave et imminent, le bâtiment n’était protégé par aucune mesure particulière. En outre, des habitations se trouvent à quelques mètres. Nous demandons un délai avant l’expulsion, une évaluation de la situation des personnes et les garanties de l’État qu’elles seront relogées. »
Proximité avec un stockage d’hydrocarbures
Émilie Gravier, directrice du développement et de la promotion du port autonome de Strasbourg, confirme que le squat se situe au 51 quai Jacoutot, et qu’au 53, des personnes habitent dans une maison pour deux familles. Elle revient sur les raisons de la procédure d’urgence :
« Contrairement au 53, le 51 quai Jacoutot se trouve dans une zone Seveso plus restrictive qui interdit complétement l’habitation. C’est lié à la proximité des cuves de stockage d’hydrocarbures. Nous ne pouvons pas laisser ces personnes occuper le site vu la réglementation. »
Le bâtiment doit être démoli mais aucune date n’a été fixée. La décision du tribunal est attendue mardi 24 mai.
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