Vendredi 8 novembre peu après 18h, une vingtaine d’enseignants et d’assistants d’éducation sont retournés dans les locaux du collège Lezay Marnésia à la Meinau au sud de Strasbourg. Leur objectif est de s’installer dans les salles jusqu’à ce que la Collectivité d’Alsace (CeA), propriétaire des bâtiments, accepte d’héberger des familles sans-abri dans deux logements de fonction du collège.
L’une des enseignantes mobilisées, Céline, détaille :
« Nous demandons à la CeA d’héberger dans ces logements vides depuis des mois les familles de nos élèves à la rue. C’est techniquement possible, ces appartements avaient été utilisés pour loger des réfugiés ukrainiens. On ne bougera pas tant qu’ils ne seront pas ouverts. »
Émilie, enseignante en histoire géographie, précise :
« Notre action est déterminée parce que cela fait plusieurs années qu’on se mobilise pour loger des élèves à la rue et que le phénomène s’amplifie. L’année dernière, nous avions deux enfants dehors. Aujourd’hui, nous déplorons les cas de 8 ou 9 enfants qui dorment sous des tentes. C’est inacceptable. Ils n’en parlent pas forcément mais nous les voyons fatigués tous les jours. »
Fleur Laronze, conseillère d’Alsace d’opposition (PCF), était au côté des personnels d’éducation mobilisés vendredi soir :
« La majorité refuse pour l’instant de mettre à disposition les logements de fonction vides sous prétexte de vouloir y mettre des colocs d’anciens mineurs non accompagnés dedans. Mais on a très peu d’informations sur leur nombre. Il y en aurait peut être 70, soit la population pour occuper une trentaine de logements vacants. Or 162 logements de fonction sont vides en Alsace… »
Vers 21h30, la cheffe d’établissement a demandé que les personnes extérieures sortent des bâtiments. Il restait 23 enseignants et assistants d’éducation à l’intérieur. Les familles sans-abri n’étaient pas présentes vendredi, afin de « ne pas les exposer », selon une enseignante mobilisée.
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