« Le procès des 51 violeurs de Mazan montre la réalité de la culture du viol qu’il faut combattre. » Depuis le 2 septembre à Avignon, 51 hommes sont jugés pour des faits de viol et de viol en réunion sur une seule et même femme, Gisèle Pélicot. Parmi eux, son mari, Dominique Pélicot qui a organisé les viols sur sa conjointe, au préalable droguée par ses soins, pendant dix ans. Grâce à des centaines de vidéos, témoignant de la matérialité des faits dénoncés, le procès dit « de Mazan » a pu se tenir. La parole de la victime ne peut ni être niée, ni questionnée. L’ampleur de la mise en accusation et les profils diversifiés des accusés saisissent tant l’intérêt médiatique que populaire.
Les « bons pères de famille » sur le banc des accusés
Bien loin du cliché des agresseurs cagoulés, marginaux et menaçants opérant leur violence dans une ruelle sombre, les 51 hommes sont pour la plupart de « bons pères de famille », selon le terme de l’autrice et journaliste Rose Lamy. Dans les différents articles et sur certains plateaux télé, la question a même été soulevée : ce procès est-il celui de tous les hommes ?
Autre fait saillant de ce procès historique, la défense choisie par certains avocats des accusés a été commentée… et critiquée. Maître Guillaume de Palma par exemple, expliquait mi-septembre qu’il « y a viol et viol et que sans intention de le commettre, il n’y a pas viol ». Une phrase d’une violence inouïe pour les victimes de violences sexistes et sexuelles, tentant de déresponsabiliser ses clients, pourtant filmés en train d’abuser sexuellement d’une femme inconsciente.
La victime, saluée pour sa volonté que les audiences se tiennent en public plutôt qu’à huis clos, est devenue depuis un symbole de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Car si Gisèle Pélicot parle et témoigne, c’est que personne, en France, ne peut plus jamais se taire ou nier que les VSS sont un problème systémique auquel le gouvernement et la justice doivent s’atteler à répondre.
Les revendications portées samedi 19 octobre se concentrent sur les dispositions législatives. Les organisations exigent « une loi cadre intégrale qui prenne en compte tous les aspects de la lutte contre les VSS », et assurant « un suivi socio-judiciaire des agresseurs pour prévenir la récidive ».
À Strasbourg, l’appel à manifester a été signé par une vingtaine d’organisations : La France Insoumise 67, Jeune Garde Antifasciste, Justice & Libertés , Alternative étudiante Strasbourg, Europe Cameroun Soldarité, Femmes du 3è Millénaire, Wietchip, TİP France-Les Groupe des Femmes du TİP, les Ecologistes, CGT UD67, Solidaires Alsace, Jeunes Écologistes Alsace, Mouvement des Jeunes communistes du Bas-Rhin, Jeunes Génération.s Strasbourg, Jeunes Insoumis·es Strasbourg, Fédération du Bas-Rhin du Parti Communiste Français, On Crèvera Pas au Boulot, FSU67, NPA l’Anticapitaste.
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