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Inédit à Strasbourg, sept jours par et pour les lesbiennes

Du 22 au 28 avril 2024, la semaine de la visibilité lesbienne animera Strasbourg autour d’évènements festifs et revendicatifs pour se réapproprier la rue, la fête et l’espace public.

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Rassemblement en solidarité avec la communauté LGBT à New-York après une mesure anti-immigration de l'administration Trump (Photo Mathias Wasik / FlickR / cc)

C’est une première à Strasbourg : du 22 au 28 avril, l’association Juin 69 coordonne la semaine de la visibilité lesbienne, autour de la journée du même nom, le 26 avril.

Pensée par et pour les lesbiennes, la semaine propose des événements revendicatifs et festifs, pour certains en non-mixité. Un choix politique pour permettre aux lesbiennes de se réapproprier la rue, la fête et l’espace public. « Il n’y a pas de thématique plus précise : la visibilité en elle-même est un enjeu de taille, pour les lesbiennes », explique Marie Furlan, fondatrice et présidente de Juin 69.

« Prendre la rue, juste une fois dans l’année »

Samedi 27 avril, SOS Homophobie Alsace et Juin 69 organisent également la marche de la visibilité lesbienne, en non-mixité. « En 2023 c’était la première marche lesbienne, on appréhendait de voir comment on serait perçues car quand on exclut une partie de la population, on s’expose aux critiques, ou à pire », se souvient Marie. Pendant deux heures, des personnes qui s’identifient comme femmes ont pu défiler dans la rue en scandant des slogans féministes, sans homme dans le cortège.

« On a eu quelques petites altercations mais globalement, vu que les hommes ne sont pas concernés, beaucoup d’entre eux comprennent que ce n’est pas leur place », raconte Marie. « On explique toujours, mais ceux qui ne comprennent vraiment pas, on ne se bat pas pour eux », précise la militante :

« On prend la rue, deux heures, une fois par an, alors que c’est un espace très genré et masculin le reste du temps. On marche ensemble, entre personnes qui vivent les mêmes discriminations et les mêmes combats. On va dans la même direction toutes ensemble. C’est très fort. »

Se rendre visible et « être ensemble »

« Ces moments font du bien, on le sait car on nous le dit », poursuit la fondatrice de Juin 69. D’une édition à l’autre, la journée de la visibilité lesbienne s’est transformée en une semaine complète, signe que les associations et les personnes concernées sont en demande de ce type de rendez-vous. Tout comme le FémiGouin’Fest, festival du film lesbien qui étoffe chaque année sa programmation.

Un succès qui s’explique en partie par la diversité qu’englobe le terme « lesbienne » :

« Beaucoup de personnes peuvent être concernées par le mot lesbienne et par tout le spectre qu’il implique. On veut inclure toutes celles et ceux qui se retrouvent dans le terme, pas juste les meufs cisgenres : les personnes trans, asexuelles, bi ou pan par exemple, qui sont aussi très discriminées et qui ont leur place dans la communauté. »

Une communauté revendicative dans la rue, notamment vis-à-vis de la procréation médicalement assistée par exemple à laquelle les lesbiennes n’ont droit que si elles sont des femmes cisgenres. « Les personnes trans sont exclues de ce droit, c’est un des combats qu’il nous faut encore mener », illustre Marie.

Une communauté festive et joyeuse aussi, dans la rue et au-delà, qui compte bien créer les espaces dont elle manque le reste de l’année à Strasbourg. Le 27 avril au soir par exemple, avec une soirée une fois encore en non-mixité choisie, au So Crazy (quartier de l’Esplanade) dès 21h30.


#LGBT

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