Mais au fait, qu’est-ce qu’être Américain ?
Alors que les Américains s’apprêtent à voter pour leur soixantième président ou présidente, Les Bibliothèques idéales organisent une « journée américaine » dans l’après-midi du dimanche 3 novembre à la brasserie Le Tigre. Des standards de la musique américaine seront jouées à 14h et un concert du groupe Rock Traffic est prévu à 18h. Mais à 15h, un échange est à suivre entre Pierre Haski, journaliste et grand reporter, notamment tous les matins sur France Inter, et Douglas Kennedy, romancier qui vit entre la France et les États-Unis et qui a passé sa vie à questionner l’Amérique. Son dernier roman, Ailleurs chez moi (Éd. Belfont), une autobiographie qui lui sert de fil rouge analytique, pose une question d’actualité : qu’est-ce qu’être Américain ?
L’engagement du cinéma allemand en un festival
Le Festival Augenblick, c’est plus de 1 200 séances dédiées au cinéma en langue allemande, dans plus de 40 cinémas et lieux de projection en Alsace et au-delà. Pour sa vingtième édition qui s’étale du 5 au 22 novembre, le festival a choisi Marlène Dietrich comme tête d’affiche. « Une Allemande devenue comédienne hollywoodienne, rappelle la directrice du festival, Sadia Robein, qui affirmait haut et fort sa désapprobation de la politique répressive, raciste et discriminatoire des nazis. » Car Augenblick ne se contente pas de collectionner les films allemands. Le festival veut mettre en avant des « formes cinématographiques variées et une émulation inspirée par les rencontres organisées autour de thématiques actuelles, de celles qui remuent la société et invitent aux débats ». Qu’on se le dise : Augenblick est un festival engagé.
Et c’est donc avec plaisir que la rédaction de Rue89 Strasbourg s’associe à Augenblick pour animer deux rencontres avec des équipes de films. Premier documentaire, Solastalgia, dimanche 10 novembre à 17h45, en présence de la réalisatrice Marina Hufnagel : Edda, jeune militante pour le climat, souffre de solastalgie, ce lourd sentiment de perte qui surgit lorsque l’on assiste à la destruction des écosystèmes. Alors qu’Edda se retire du monde, elle rencontre Sophie, une jeune agricultrice engagée contre le gouvernement.
Le second documentaire que nous présentons est Hausnummer Null, lundi 11 novembre à 20h en présence de la réalisatrice Lilith Kugler et du caméraman Stephan Vogt au cinéma Saint-Exupéry. L’histoire de Chris, berlinois accro à l’héroïne qui tente de décrocher et de trouver une forme d’intégration à la société. Une odyssée pour quelqu’un qui n’a pas trouvé sa place depuis son enfance.
Exposition d’une artiste et journaliste kurde à la Taverne
La jeune association Culturex continue son précieux travail de mise en avant des témoignages et créations de personnes exilées. Elle organise à la Taverne française une exposition de l’album graphique « Prison numéro 5 » et des correspondances de l’artiste et journaliste kurde Zehra Doğan. Cette dernière a été condamnée en mars 2017 à près de trois ans de prison pour « propagande terroriste », une accusation régulièrement utilisée par le pouvoir d’Erdogan contre tout membre ou soutien de la cause kurde.
Pendant son incarcération, l’artiste est parvenue à continuer de dessiner malgré le dénuement matériel. Pour ce faire, la journaliste a utilisé des journaux, cartons d’emballage, le dos des lettres, du linge de la prison, des fruits et légumes ainsi que le sang de ses règles. Zehra Doğan a réussi à créer en cachette et « fait évader » de la prison plus de 300 œuvres. Une partie de ces créations seront visibles à la Taverne française dans la soirée du lundi 4 novembre et jusqu’à la fin du mois.
Le festival Jazzdor plus perché que jamais
Comme chaque année à cette période depuis 39 ans, le festival Jazzdor débarque avec ses cuivres pour mettre un peu de chaleur dans les scènes frigorifiées de Strasbourg. Pour 2024, le festival international de jazz aux notes projetées sera présent, outre l’habituel centre socio-culturel du Fossé-des-Treize, au cinéma Star pour deux projections, au Planétarium, au Palais des congrès et à la Cité de la musique et de la danse à Strasbourg. Le festival rayonne aussi à Bischwiller, Offenbourg et Lingolsheim pour quelques dates.
Parmi les rendez-vous à noter, une incursion de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg dans le jazz, emmené par le trio du pianiste Paul Lay pour la soirée d’ouverture du vendredi 8 novembre. Ce dernier propose à l’OPS des reprises de George Gershwin et d’autres standards, tous arrangés par ses soins. Puis l’OPS proposera Symphonic Nocturne de Lady in the Dark, de Kurt Weill, et Fancy Free de Leonard Bernstein.
À noter également les nouvelles pièces de la percussionniste strasbourgeoise Yuko Oshima, Ukiyoto (contraction des mots « monde flottant » et « son » en japonais). Elle vient en trio avec le bassiste Olivier Lété et le guitariste japonais Kazuhisa Uchihashi. Ce dernier utilise un daxophone, une sorte de trombone en bois frotté…
C’est la dernière édition préparée par Philippe Ochem, le directeur de Jazzdor depuis 1989. Aussi cette édition est une ode au jazz perché, aux mélanges osés de notes, de rythmes et de sonorités. Presque tous les groupes invités s’inscrivent dans la tradition du jazz contemporain. Les amateurs d’un jazz plus mélodique pourront cependant profiter du passage de Nduduzo Makhathini, un pianiste sud-africain très remarqué, vendredi 22 novembre à la Briqueterie de Schiltigheim.
Résister à la langue de bois
Portée par le collectif Conférences Gesticulées Grand Est, la Maison citoyenne de Strasbourg propose une soirée pour « désintoxiquer la langue de bois ». Partant du constat que le langage et les mots échangés « modifient et parfois détruisent notre perception du monde et plus encore la perception de nos métiers », la soirée a pour but de créer un espace de résistance.
Face aux institutions, aux employeurs ou aux politiques, l’atelier et formation dirigée par Thierry Rouquet propose des outils « pour identifier les différentes formes de manipulation, s’exercer à les comprendre et les déconstruire ».
Défilé d’un « jeune prodige » de la mode alsacien
Un retour aux sources pour Victor Weinsanto. La poursuite d’un engagement affirmé pour la paroisse protestante Saint-Guillaume à Strasbourg. Mercredi 13 novembre, l’église inclusive accueillera une soirée de prestige à partir de 18h. Le créateur de mode originaire de Souffelweyersheim a carte blanche pour un défilé de mode accompagné par l’orchestre philharmonique de Strasbourg et en partenariat avec la collection de joaillerie Arthus-Bertrand. Le « jeune prodige », dixit France Culture, auteur d’une création queer et engagée en faveur des droits LGBT+, proposera un défilé en trois actes dont un dédié à l’Alsace.
Un festival de films à voir smartphones à la main
Le cinéma Vox accueille jeudi 21 novembre le premier festival de films interactifs : Un Festival Dont Vous Êtes le Héros. Durant la soirée, une dizaine de films seront projetés. Ces films sont découpés en courtes séquences. À chaque moment crucial, les spectateurs seront invités à choisir la séquence suivante par l’intermédiaire de leur smartphone.
Ces films amateurs et professionnels ont été produits en utilisant une technologie, Heroic Engine, développée par Matthieu Charbonnier, développeur artistique et membre de l’organisation de ce festival :
« On a fait un appel à films en avril et on a fourni à toutes les équipes la technologie qui permet de découper les films, de créer un arbre des décisions et de faire voter le public. Comme ça les équipes n’avaient plus qu’à s’occuper de la production des images. »
L’appel à participation était assorti de plusieurs contraintes : des films de 6 minutes minimum à 12 minutes maximum, sans fin brutale qui ne permettrait pas de clore l’histoire. La technologie a déjà été testée avec succès lors de la projection de Bloody Night, un film interactif qui était au programme du Festival des films de l’Est.
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