Les élections municipales anticipées de Schiltigheim de 2018 présentaient cinq têtes de listes similaires sur six par rapport à 2014. Seule Nathalie Jampoc-Bertrand était nouvelle à conduire une équipe (« Nouveau cap pour Schilick » qui rassemble des socialistes, communistes et citoyens non-encartés).
Une seule tête de liste change
Cette professeure d’Histoire géographie de 44 ans n’est cependant pas une inconnue de la politique schilikoise. Elle fut adjointe à la Culture de Raphaël Nisand entre 2008 et 2014 puis élue d’opposition en tant que colistière de ce dernier en 2014.
Nathalie Jampoc-Bertrand incarne une ligne plus à gauche du Parti socialiste, que Raphaël Nisand a d’ailleurs quitté en septembre 2017 pour rejoindre « En Marche ». Trop frêle et dispersé, le mouvement présidentiel n’a pas présenté de liste pour ces élections anticipées (les explications ici).
Le carton de Christian Ball
À droite, Christian Ball (LR) semble avoir puisé des voix (+592) chez Jean-Marie Kutner par rapport à 2014. S’être distancié de l’accord de 2014 et de la politique menée par le maire semble avoir payé chez une partie de l’électorat de droite. C’est une progression spectaculaire puisqu’on compte environ 2 200 votants en moins. L’ex-premier adjoint a aussi bien pris soin de se démarquer de l’étiquette de « Les Républicains », qui n’est pas au mieux, et a aussi débauché des anciens colistiers de Jean-Marie Kutner.
Peut-être a-t-il aussi récupéré quelques soutiens d’Elric Ferandel (4,67% – 388 voix en 2014). Candidat sans étiquette en 2014, il a depuis adhéré à « En Marche » dont il anime un des deux comités locaux de Schiltigheim, mais figurait avec des proches sur la liste de Christian Ball, en position éligible.
L’abstention mine Kutner et la gauche
La hausse de abstention, prévisible dans le cas d’une élection anticipée, semble avoir miné le maire sortant Jean-Marie Kutner (-819 voix) et surtout la gauche (-1 188 voix, la plus forte perte). Il faut dire qu’en 4 ans, le Parti socialiste a connu une grave crise, qui a peut-être plombé la liste. À l’instar de Christian Ball, « Un nouveau cap pour Schilick » a d’ailleurs tout fait pour se distancer des étiquettes partisanes. Comparé à la chute de 2017, les candidats trouvaient d’ailleurs ce résultat encourageant au soir du premier tour.
On peut aussi supposer que l’électeur de centre-gauche n’a pas forcément trouvé son compte dans la répartition des forces pour cette élection.
Dambach, gagne à « qui perd gagne »
A contrario, l’écologiste Danielle Dambach perd à peine plus de 100 de voix (-105), ce qui mécaniquement la fait remonter de la quatrième à la deuxième place. Suite à l’union avec la liste PS-PC, elle se trouve même en position de conduire une liste créditable d’un total cumulé presque au niveau de Christian Ball (2 268 voix contre 2 249 sur sa gauche), tout en espérant des réserves de voix en provenance des Insoumis (479).
Les Insoumis grignotent, mais trop peu
Avec la même tête de liste à quatre ans d’écart, la France insoumise ne grignote que 29 voix par rapport au feu-Front de gauche. Une des trois formations du Front de Gauche, le Parti communiste, a cette fois fait liste commune avec Nathalie Jampoc-Bertrand. « Schilick l’insoumise » est la seule liste à gagner des électeurs avec celle de Christian Ball, dans ce contexte de participation en berne. Mais comme en 2014, cela est beaucoup trop peu pour accéder au second tour et par rapport à la dynamique que ce jeune mouvement pensé avoir insufflée à Schiltigheim.
Avec 86 voix, Lutte ouvrière divise son score par deux, là où la participation n’a baissé « que » de 29% (soit 14 points) en quatre ans.
Au second tour en 2014, la participation avait connu un léger rebond (de 49,43% à 52,20%).
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