« Quand un groupe terroriste prend le pouvoir, ça ne peut être qu’une mauvaise nouvelle. » Le regard planté dans sa tasse de chocolat, Hélène Erin ne montre aucun signe de sympathie avec le nouveau pouvoir à Damas depuis le 8 décembre. L’éloignement d’avec Al-Qaïda, les promesses de tolérance, l’abandon des noms de guerre… La porte-parole du Centre démocratique du peuple kurde à Strasbourg, ne croit pas une seconde au narratif du groupe rebelle islamiste Hay’at Tahrir al-Sham (HTC).
Loin des champs de batailles, dans le coffee shop cossu où elle s’est installé lundi 20 janvier, le ton des discussions est autrement plus léger. L’ambiance guimauve du lieu se prête plutôt aux causeries sur la météo ou sur les pâtisseries proposées. Hélène, elle, préfère parler de drones, de missiles et d’appui aérien. « Au sol, personne ne peut battre les milices du Rojava ! », assure-t-elle. Mais elle craint pourtant que le Rojava – ou « Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie » – ne soit en sursis avec l’arrivée au pouvoir d’HTC. Dans cette zone contrôlée par les milices kurdes, de nombreuses communautés de Syrie ont trouvé refuge, dans un climat d’indépendance que les islamistes pourraient vouloir remettre en cause.
Comme Hélène, une large partie de la diaspora kurde et de la communauté alévi (une religion associée aux Alaouites de Syrie et très représentée en Alsace), scrutent avec attention toutes les alertes, brèves et reportages sur le sujet. Malgré la distance, chacun cherche à savoir si le Rojava à encore un avenir dans la nouvelle Syrie.
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