Reconnaissable à ses lettres en bois jaunes à l’entrée du portail, La Grenze a accueilli l’année dernière plus de 23 000 Strasbourgeois en quête d’apéros originaux, d’initiations sportives ou de concerts alternatifs. Située au beau milieu d’anciens entrepôts techniques de la SNCF de la rue Wodli, la terrasse culturelle éphémère a été confirmée pour 2020 et réinvestira sa friche du quartier Gare dès le 1er mai.
Son, lumière et terrasse couverte
Seulement voilà, l’association qui gère la structure a besoin d’argent, comme l’explique Julie, du collectif La Grenze :
« Nous avons lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kiss Kiss Bank Bank. L’objectif est d’atteindre les 5 000€ pour pérenniser l’activité de La Grenze. Nous voulons investir dans une nouvelle terrasse couverte et dans du matériel son et lumières pour les concerts. Avec cette soirée au Molodoï, nous souhaitons fédérer autour du projet et récolter des fonds supplémentaires. »
D’où l’idée des organisateurs de concocter une soirée de pré-rentrée intitulée « La Grenze, c’est re-party ! ». « On avait envie de s’amuser et de programmer des artistes qui collent un peu avec l’identité de La Grenze », raconte Julie. Tous issus de la scène strasbourgeoise, les trois groupes et les deux DJ ont accepté de jouer gratuitement. « En fait, on va seulement payer les agents de sécurité, ajoute-t-elle. Toutes les autres personnes présentes seront bénévoles. »
Un opéra techno punk en combinaison lycra
Pour enflammer le Molodoï, le collectif La Grenze a donc misé sur des formations à l’univers post-punk, emprunts de notes de rock psychédélique et d’electro-wave, à commencer par Tango und Clash 2. Ces « Power Rangers » de l’underground monteront sur scène après dix ans d’absence pour livrer leur version techno punk de l’opéra, à grands coups de synthétiseurs et de batterie. Le duo en combinaison lycra assurera les intermèdes entre les concerts, accompagné d’un magicien.
« Avec eux, il faut s’attendre à tout musicalement et scéniquement », s’amuse Julie qui s’occupe de la programmation à La Grenze. Tango und Clash 2 a en effet prévenu qu’il fallait « peut-être prévoir des vêtements de rechange et ignifugés. »
Un voyage pop psyché et expérimental
Le deuxième groupe à l’affiche de cette soirée d’hiver, c’est Bang Bang Cock Cock. Né des cendres des très new wave Crocodiles Inc, le groupe strasbourgeois – qu’on peut traduire en français par « faire claquer la bite » – s’inscrit dans un univers de pop rock psychédélique « un peu à la Death in Vegas », mais parsemé de zouk et de touches d’électro déglinguée. Un mélange improbable qui promet un délicat voyage planant là-haut dans le ciel, à condition de se laisser transporter par les guitares et les machines, aux lignes assez expérimentales. Julie se souvient :
« On avait essayé de les programmer à La Grenze la saison dernière, mais ça ne collait pas niveau agenda. Ce concert s’inscrit d’ailleurs dans le cadre de notre rapprochement avec le label October Tone. »
La wave sous toutes les formes
« Retro is the new chic », qu’ils disent. À l’occasion de ce retour hivernal, la Grenze continuera sa plongée dans la musique de la fin du XXe siècle. Avec le trio SLAAP, tous les codes du post-punk sont respectés. Ces « ex-fans des nineties » disent refuser la musique léthargique, pour naviguer en eaux troubles au rythme des riffs de guitare distordus et des mélodies déstructurées.
Fidèle à son habitude de mêler concerts et sessions mixées, La Grenze a complété l’affiche de cette soirée de soutien par deux DJs. Kelly Placard s’occupera du warm-up et ambiancera les premiers arrivés pendant l’happy hour (de 20h à 21h) au fil de ses tubes de « pop honteuse », tandis que Les Mutants ont des oreilles enchaîneront les vinyles d’électro wave pour faire danser les derniers oiseaux de nuit.
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