Ce mercredi 18 septembre, à quelques jours de la clôture des candidatures à la primaire interne au PS pour désigner la tête de liste socialiste aux prochaines élections municipales de mars 2014, Robert Herrmann a cessé d’entretenir le suspense. Il a annoncé avoir remis une lettre de candidature à Mathieu Cahn, premier secrétaire fédéral du PS du Bas-Rhin, la première enregistrée à ce jour. Attendues encore, celles de Roland Ries et peut-être celle de Jean-Michel Augé, avec lequel le 1er adjoint a assuré n’avoir passé aucun accord.
« Manque de considération à mon égard »
Après une fête de la rose houleuse, la sortie de son livre puis ses saillies devant les journalistes ont fini d’acculer Robert Herrmann à « poser cet acte politique » dont personne ou presque ne voulait au PS. Le dialogue de sourds entre Robert Herrmann, souhaitant une réflexion sur le mode de gouvernance et d’élaboration de la liste ainsi que sur le projet, et Roland Ries lui proposant des postes, a manifestement mené les deux parties dans un cul de sac. La proposition de Roland Ries de réserver à Robert Herrmann un pôle à la CUS autour des mobilités (transport, numérique) et de l’urbanisme est « inacceptable au regard des enjeux des élections à venir ». Le 1er adjoint :
« Cette proposition [de postes] exprime d’autant plus un manque de considération à mon égard que j’ai été congédié par avance de celui de 1er adjoint lorsque Roland Ries s’est présenté à un second mandat en juin dernier, en totale contradiction avec l’engagement pris publiquement par lui-même en 2008 de ne faire qu’un seul mandat. »
« Fonctionnement clanique » au bénéfice d’un seul élu
Robert Herrmann, seul cet après-midi devant les journalistes, a néanmoins noté partager « de nombreux constats avec les parlementaires PS [ndlr, Philippe Bies, Catherine Trautmann, Armand Jung] comme avec des militants et des élus », qui le « conforte dans [sa] décision de déposer [sa] candidature ».
Dans sa lunette de tir, le « fonctionnement clanique » autour du maire, « visant à favoriser un élu, certes en responsabilité au sein de la direction nationale du Parti socialiste à Paris, mais dont l’ancrage auprès de la population reste à démontrer ». Montré du doigt, Alain Fontanel, adjoint aux finances, qui, joint dans la foulée, ne sort pas pour le moment pas de sa réserve.
« Les ponts ne sont pas rompus »
Mathieu Cahn, premier secrétaire du PS 67, a lui retenu de cette déclaration « que les ponts ne sont pas rompus et que des discussions doivent impérativement se poursuivre. Il faut que le maire s’implique encore plus et personnellement dans la recherche d’une solution ». Objectif pour tous, « éviter le retour de la droite en mars ».
En fin de journée, Roland Ries a lui aussi réagi à cette candidature de Robert Herrmann par un communiqué :
« Robert Herrmann se montre ouvert au dialogue tout en précisant qu’il faut parler de projet et non de poste. Nous devons en effet parler du projet pour Strasbourg et pour les Strasbourgeois. Je lui renouvelle ma proposition d’animer le groupe projet, pour élaborer notre programme, dans le prolongement de l’action menée durant ce mandat. Je suis un homme de rassemblement. Je sais que c’est un chemin qui prend parfois quelques détours et qu’il faut s’armer de patience pour y parvenir ».
(Article modifié à 20h30 pour intégrer la réponse de Roland Ries)
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : ce qu’il faut retenir du livre de Robert Herrmann
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur les élections municipales de 2014
Chargement des commentaires…