L’eurodéputée Rima Hassan devait donner une conférence jeudi 13 février dans un bâtiment du campus de l’Esplanade à l’invitation du Comité Palestine Unistras. Programmée à 18h, cette conférence portait sur « La question palestinienne au sein de l’Union européenne ».
Mais cette conférence ne devrait pas pouvoir se tenir. L’Université de Strasbourg a indiqué lundi soir à Rue89 Strasbourg que la réservation de la salle avait été annulée par l’administration, restée sans réponse de la part du Comité Palestine Unistras après des exigences formulées sur les conditions d’accueil et de sécurité. L’Université considère donc cette réservation de salle comme caduque.
Contacté, le Comité Palestine Unistras n’a pas répondu aux sollicitations de Rue89 Strasbourg. Après avoir essuyé un premier refus en novembre, il s’était cette fois associé au syndicat d’étudiants Alternative étudiante Strasbourg (AES), pour sécuriser la rencontre et endosser la responsabilité de l’événement pour l’administration.
Un rassemblement protestataire annoncé
Mais la venue de Rima Hassan, qui défend la cause palestinienne à chacune de ses interventions, semble déclencher à chaque fois l’ire de certains collectifs, associations ou d’élus, de droite généralement puisque l’eurodéputée est membre de La France insoumise (LFI). Pour cette conférence, Rima Hassan devait d’ailleurs être accueillie par un rassemblement de protestation organisé par le Comité représentatif des institutions juives (Crif) d’Alsace.
Dans un communiqué publié vendredi, le Crif Alsace indique que les propos de l’eurodéputée sont des « discours idéologiques, haineux et menaçants [qui] n’ont pas leur place dans l’enceinte d’une université ». Le Crif Alsace, qui a invité en juin la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler à Strasbourg pour évoquer l’entrisme de l’islamisme, estime que Rima Hassan flirte avec « l’apologie du terrorisme » et l’antisémitisme. Le Crif Alsace a donc demandé à l’université de ne pas recevoir Rima Hassan.
Une responsabilité à établir
De son côté, Rima Hassan dénonce à Rue89 Strasbourg « les pressions du Crif Alsace » sur la présidence de l’université :
« L’objectif est de provoquer de l’insécurité pour empêcher la tenue de mes conférences, et de me faire porter la responsabilité de ces troubles. Sauf que ce n’est pas moi qui les provoque. Quand je suis interdite de conférence, je saisis le tribunal administratif qui me donne raison. Je constate que malgré ça, l’université refuse de dialoguer de la situation en Palestine au sein de son propre campus. »
Selon Rima Hassan, les étudiants organisateurs avaient jusqu’à mercredi 12 février à 16h pour envoyer à l’administration de l’université les modalités de la conférence et la liste des personnes inscrites. Dans une décision du 30 janvier de Michel Deneken, président de l’Unistra, que Rue89 Strasbourg a pu consulter, la tenue de cette conférence avait effectivement été accordée par la présidence « sous réserve des obligations fixées ». L’université assure de son côté avoir relancé trois fois les étudiants organisateurs sans obtenir de réponse.
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