Fonctionnant sur le même principe qu’une bibliothèque, on peut aller à l’artothèque afin d’y emprunter des œuvres que l’on va garder chez soi pendant deux mois. Pour info, je ne suis pas inscrite dans une bibliothèque parce que je ne sais pas rendre les livres que je lis, ce qui est assez problématique, je préfère donc les acheter. Ainsi, emprunter une œuvre est quelque chose qui me fait flipper pour plusieurs raisons : est-ce que je vais réussir à la rendre dans deux mois ?
Je travaille dans un espace d’exposition et on a des règles de conservation et d’exposition assez drastiques, il faut bien l’avouer. Comment faire pour avoir les même conditions chez moi alors que je n’ai pas de climatisation ou que je n’ai pas de variateur pour l’éclairage ? Et si je fais tomber l’œuvre ? Ou qu’on me la vole sur le trajet entre l’artothèque et chez moi, et vice versa quand je la ramènerai ? J’ai une assurance responsabilité civile mais bon j’étais à vélo… J’ai surmonté mes craintes jusqu’à un certain point et je suis allée à l’artothèque, à Neudorf.
Arrivée là-bas, je regarde ce qu’on peut emprunter, des photos, dessins, gravures et vidéos. Il y a plusieurs œuvres qui m’interpellent, l’une d’elles de Françoise Petrovichme plaît beaucoup mais elle est trop grande et ne rentrera jamais chez moi.
Comme je suis très cohérente, j’opte pour une œuvre encore plus grande de Camille Roux mais, j’abandonne, elle est vraiment trop grande ! Il s’agissait d’une photographie représentant un château de sable, sur la plage, au bord de la mer, sans doute une envie de vacances.
Au lieu de ça, j’ai ramené chez moi une photographie de l’un de mes artistes favoris : Patrick Bailly-Maître-Grand. Elle fait partie de la série des Formol’s Band et représente des iguanes conservés dans des bocaux de formol. Il utilise la technique de la périphotographie qui consiste à prendre en photo un objet à 360°, à tourner autour du pot en quelque sorte ! J’avais oublié cela alors que j’avais écrit sur BMG il y a quelques années, je l’ai redécouvert en rentrant chez moi avec, sous le bras, l’une des œuvres de cette série que je vais accrocher sur l’un de mes murs…
La démarche d’emprunter une œuvre hors du cadre professionnel est intéressante, elle permet d’avoir un nouveau rapport à l’art et à l’œuvre, elle n’est plus au musée, dans une galerie ou dans l’atelier de l’artiste, elle est chez soi. C’est à la fois un plaisir, une responsabilité et une découverte.
Reste plus qu’à savoir si ça ne va pas être trop dur de rendre cette photographie dans deux mois…
Essayez ! Vous serez très bien accueillis et vous pourrez expérimenter cela vous-mêmes.
Y aller
Artothèque de Strasbourg, Médiathèque de Neudorf, 1, place du Marché à Strasbourg. Ouvert aux horaires de la médiathèque, du mardi au samedi, de 10h à 17h.
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