On se souvient que l’Ososphère, festival des cultures électroniques de Strasbourg, était devenu SDF. Après avoir colonisé le quartier Laiterie et inscrit des souvenirs inaltérables dans les mémoires de nombre de Strasbourgeois, le rendez-vous mythique des amateurs de musique électronique, avait essaimé au Môle Seegmuller en 2011 puis dans les bâtiments désaffectés de la Coop au Port du Rhin l’année suivante.
Et là, c’était l’explosion : deux grandes scènes, des expositions dans tous les coins, un bar gigantesque et suffisamment de mètres carrés pour accueillir plus de 5 000 personnes. Et cerise : ça ne dérangeait pas le voisinage.
Las, en 2015, la commission de sécurité, pilotés par les pompiers, refuse d’instruire le 4e dossier de conversion d’une friche industrielle en établissement de nuit. Le festival se réduit à ses Nuits électroniques et se replie en catastrophe à la Laiterie. Le volet artistique trouvera asile à l’Esplanade.
Personne ne croyait à un retour avant 2018
Parallèlement, le réseau de distribution Coop a vécu ses dernières heures. Les bâtiments sont rachetés par la Ville en vue d’y installer un nouveau pôle culturel pour le quartier du Port du Rhin, en pleine urbanisation. Mais ils sont dans un tel état que le retour d’Ososphère à la Coop semblait compromis pour les organisateurs et la Ville. En mai 2016, Rue89 Strasbourg titrait « pas d’Ososphère à la Coop avant 2018. »
Eh bien nous sommes heureux de nous être trompés ! Lors d’une conférence de presse vendredi, Alain Fontanel, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la culture et Thierry Danet, directeur du festival, ont annoncé que l’Ososphère, concerts et exposition, aurait lieu du 28 avril au 7 mai 2017 à la Coop. Les Nuits Électroniques auront lieu les 28 et 29 avril.
Temps forts en biennale et itinérance
Ce tour de force a été rendu possible grâce à la mobilisation de tous les acteurs impliqués, aussi bien à la Ville qu’au Département qui assure la tutelle des pompiers, et à la production de nombreuses études qui ont ausculté le site de la Coop dans tous les sens en vue de sa reconversion finale. Les travaux débuteront d’ailleurs à l’été 2017 et devraient durer deux ans, soit juste le temps pour Ososphère de revenir puisque le festival se vit désormais en biennale.
Aucune programmation n’a pu encore être dévoilée car les organisateurs d’Ososphère débutent tout juste leur travail d’approche des artistes. Mais Thierry Danet n’est pas inquiet :
« Ososphère, c’est une marque, un marqueur même… Pour de nombreux artistes et partenaires, c’est un festival auquel ils sont attachés et c’est vrai que quand on va les appeler pour leur demander s’ils peuvent venir dans quatre mois, ils vont nous prendre pour des fous. Mais c’est ainsi, on sait que s’ils peuvent se mobiliser, ils le feront. Dès qu’on aura des groupes signés, on l’annoncera et les billets seront mis en vente. »
La Ville de Strasbourg va signer une convention de cinq ans pour subventionner Ososphère, à hauteur de 540 000€ par an. Le festival sera décliné ailleurs qu’à la Coop, comme un « label » qui pourra exister par exemple à l’Université ou à la Haute école des arts du Rhin (HEAR).
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