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À Strasbourg, le PS en majorité

Le PS sera représenté au Conseil départemental du Bas-Rhin grâce aux cantons strasbourgeois. Il en remporte 4 sur 6 et gagne des points dans certains endroits stratégiques. Mais les victoires de la droite sont plus nettes et le FN progresse.

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À Strasbourg, le PS en majorité

Le PS conforte ses positions à Strasbourg.
Le PS conforte ses positions à Strasbourg.

C’est un peu le jeu des lendemains d’élection, tout le monde se dit satisfait du résultat. À Strasbourg, le PS remporte quatre cantons, soit huit élus. L’UMP, alliée à l’UDI empoche les deux autres. Bien que présent au second tour dans deux des six cantons, le FN n’a pas remporté un seul bureau de vote, contrairement au premier tour.

Dès le redécoupage des cantons en 2013, Rue89 Strasbourg vous disait que Strasbourg s’orientait vers une telle répartition. L’élection des 22 et 29 mars n’a pas modifié cette indication. Mais au délà du nombre de sièges gagnés, le PS strasbourgeois se rejouit de l’évolution des scores par rapport aux municipales. Elle gagne un peu de terrain si l’on prend ses scores face-à-face avec l’UMP, à l’exception du canton 6 (quartiers Sud).

Au Conseil départemental, le nombre d’élus d’opposition socialistes sera de 6 et deux élues sans étiquette, mais membre de la majorité. Mais il n’y a plus d’élu divers gauche ni écologiste (un de chaque parti). Cette opposition est concentrée uniquement à Strasbourg et plus le reste de l’agglomération. Philippe Bies, député PS et l’un des leaders de cette campagne voit la nouvelle assemblée autrement :

« Il y aura 15 élus de l’Eurométropole au Conseil départemental, ce qui sera important pour rééquilibrer les relations entre ces deux collectivités dans le cadre du transfert de compétences. C’est une satisfaction de conserver nos positions à Strasbourg. Le gouvernement est peu populaire, parce que les résultats sur le chômage tardent à se concrétiser, malgré quelques signes positifs. Cela pèse sur les élections. Le résultat est conforme au premier tour. »

De son côté, la droite a désormais quatre élus de Strasbourg. Les trois conseillers sortants sont réélus (Yves Le Tallec, Pascale Jurdant-Pfeiffer et Jean-Philippe Maurer), tandis que François Pfersdorff accompagne Yves Le Tallec sur le canton 4.

Le FN au delà de 30%

Au FN, Julia Abraham pensait à l’issue du premier tour que le canton 3 pouvait être serré. Le FN n’a pas remporté un seul de bureau vote sur les deux cantons où il restait en course (dans les quartiers ouest), mais dépasse les 30% à chaque fois. Un motif de satisfaction pour Andréa Didelot, candidat sur le canton 2 avec Ludmila Kymko (31,97% des voix) :

« Les scores sont historiques pour le FN à Strasbourg. Sur le canton 2, nous gagnons 10% entre les deux tours. Une partie des voix de l’UMP nous sont revenus, alors que leurs candidats appelaient à voter contre nous. Nous voulons continuer sur cette dynamique dans l’optique des régionales où le mode de scrutin sera plus favorable. »

Mais pourtant sur le canton 3, là où le parti frontiste était plus haut, à 23%, au premier tour, il stagne à 31%. Comme s’il y avait un plafond de verre légèrement au dessus de 30% pour le FN, qui le prive de victoires à Strasbourg.

Le canton 4 moins serré que prévu

Certains observateurs estimaient une suprise possible sur le canton 4 de la Robertsau en faveur du PS, c’est finalement l’UMP qui l’emporte avec 56% des voix. Les voix du FN et du duo centriste Bertrand Hirtz et Iwona Cichalewska se sont surtout reportées sur la droite. Il semblerait aussi que certains sympathisants de gauche, aient préféré glisser un bulletin blanc dans l’urne au second tour, une fois la menace FN écartée au premier tour.

Alain Fontanel, candidat avec Christel Kohler, remarque que le rapport de force sur ce territoire est favorable à la gauche :

« Nous sommes déçus de ne pas avoir été élus, mais nous avons réduit l’écart dans un contexte difficile nationalement. Là où le rapport de force était de 60/40 lors des municipales, il n’est plus que de 56% contre 44%. Cela montre que notre action est reconnue même sur ce territoire. »

Le PS progresse en pourcentage aussi sur les cantons 1 et 5

Il y avait moins de suspense sur les cantons 1 (Centre) et 5 (Orangerie, Quartier des XV, Esplanade et Port du Rhin) où le PS partait favori. Il l’emporte à chaque fois avec 54% des voix. Là aussi, le parti socialiste augmente un peu ses scores en pourcentages par rapport aux municipales.

Candidat divers droite avec Claudine Bastian, Éric Sénet voit aussi des motifs de satisfaction sur son score (45,83%), mais s’interroge à l’issu de sa campagne :

« On nous prédisait à 44%, nous sommes proches de 46%. C’était ma première campagne en mon nom, j’y ai appris beaucoup de choses . Ce que je regrette c’est qu’il n’y ait pas eu de débat avec les autres candidats du canton. Le crédit des politiques est très entamé, beaucoup plus que celui des chefs d’entreprise, ce qui m’a étonné (Éric Sénet est restaurateur et n’est pas encarté ndlr). L’accord gauche/droite à l’Eurométropole y a beaucoup participé au niveau local, car ce n’était une alliance de programme, ce que demandent les électeurs, mais une distribution de postes entre amis. Mais pourtant on voit que c’est important d’être connu comme politicien, à droite comme à gauche. Tous les sortants sont réélus. On demande du renouvellement, mais ce n’est pas ce qui se passe lors des votes, alors il faut respecter ce choix. « 

L’UMP/UDI s’affirme au sud

Enfin sur le canton 6, la partie s’annonçait difficile depuis le début de la campagne pour la gauche. L’écart est le plus important parmi les affrontements PS/UMP : 63,86% contre 36,13% !

Le duo PS ne remporte qu’un seul des 27 bureaux de vote, au Neuhof, comme lors du premier tour. Un territoire sur lequel il est en difficultés par ailleurs. Le PS se satisfait de la présence de son binôme au second tour, bien aidée par la candidature du parti d’extrême-droite Alsace d’Abord (plus de 5% au 1er tour) et l’absence des écologistes.

Sur le plateau de France 3 Alsace, Pascale Jurdant-Pfeiffer expliquait ce succès par l’accord UMP/UDI, l’expérience et la proximité. Pour Jean-Baptiste Mathieu, dont c’était la deuxième campagne après les municipales de 2014, c’est le début d’une longue reconstruction :

« C’est un territoire qui subit beaucoup la crise encore plus que d’autre. Les difficultés favorisent la montée de la haine et de l’extrême-droite sur ce secteur. Jean-Philippe Maurer et Pascale Jurdant Pfeiffer ont cette proximité nécessaire, mais pas d’action politique. C’est à notre majorité d’apporter les réponses avec la rénovation urbaine, le soutien à la vie associative et agir sur les enjeux sociaux. Notre résultat est encourageant. C’est un secteur sur lequel j’ai envie de m’investir. (Jean-Baptiste Mathieu est conseiller municipal en charge du Port du Rhin, qui touche ce canton ndlr) »

Philippe Bies ajoutait à ce sujet : « On ne commence pas le renouvellement à 77 ans ». Une pique envers Yves Le Tallec, élu une nouvelle fois à la Robertsau.

Beaucoup de votes blancs

C’était l’une des nouveauté du scrutin, les votes blancs sont désormais comptabilisés à part, en plus des bulletins nuls. Sur le troisième canton (Hautepierre-Cronenbourg), ce total s’élève à 6,42%, auquel on ajoute 2,22% de votes nuls. Partout, le nombre de votes blancs est supérieur à 4%.

Un résultat qui interpelle Éric Sénet :

« Voter blanc, c’est se déplacer aux urnes, donc montrer son intérêt pour la politique, mais dire que l’on ne veut ni d’un candidat, ni de l’autre. C’est un message très fort. Ce résultat doit poser des questions. Peut-être que si l’on met une règle, par exemple qu’à 25% de blancs on refait l’élection avec d’autres candidats, cela modifiera la manière de faire de la politique. »

Si le blanc est une nouvelle donne, Strasbourg reste rose pour quelques années.

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