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Le Réseau express métropolitain fonctionne à moitié au mois de janvier

Manque de matériel roulant, de moyens humains et de voies de circulation… La SNCF est contrainte de réduire le nombre de trains en circulation. Plusieurs lignes perdent une cinquantaine de trains par jour jusqu’en février.

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Le Réseau express métropolitain fonctionne à moitié au mois de janvier

En gare de Molsheim, le train au départ de Rothau et à destination de Strasbourg, initialement prévu à 5h43, ne circulera pas tout le mois de janvier 2023. Il en est de même pour celui qui devait arriver à 7h12 ou le train planifié à 8h45. Au total, selon nos informations, ce sont près d’une cinquantaine de trains qui ont été supprimés du plan de circulation de la SNCF dans cette station à l’ouest de Strasbourg. Il en est de même pour la gare de Haguenau.

En gare de Molsheim, une cinquantaine de trains ont été supprimés de la circulation. La plupart de ces trains avaient été lancés dans le cadre du Réseau express métropolitain européen. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg

La moitié des trains prévus ne circulent pas

La société ferroviaire ne parvient toujours pas à tenir les promesses de la Région Grand Est. Comme l’ont indiqué les Dernières Nouvelles d’Alsace, la SNCF a dû prolonger le plan de transport adapté (PTA) initié le 19 décembre, près d’une semaine après le lancement du Réseau express métropolitain européen (Reme). Cette offre dégradée permet de maintenir en circulation 410 des 800 trains hebdomadaires du REME jusqu’au 3 février.

Dans la supervision des trains en circulation, un agent explique les raisons de ce raté :

« Déjà six mois avant le lancement du REME, on savait que cette augmentation des cadences ne tiendrait pas, parce que personne n’a pensé à ajouter des voies de circulation. Pour combler le manque de conducteurs, il y a bien des formations mais l’une des dernières sessions a vu six personnes partir en cours de route pour ne former qu’un seul conducteur au final. Et il y a enfin un problème matériel. Ils n’arrivent pas à réparer les trains malgré le passage du technicentre Alsace aux trois fois huit heures. »

« On a le personnel et le matériel », selon la SNCF

Dans un entretien à France Bleu Alsace, la directrice régionale du TER Grand Est Stéphanie Dommange évoque plutôt des problèmes techniques, notamment en lien avec le manque de voies en gare de Strasbourg :

« Le personnel et le matériel, on l’a. Mais nous avons à régler des problèmes techniques : toutes les trente secondes, il y a un mouvement technique en gare de Strasbourg. Cela peut vite provoquer des effets boule de neige dans la gare de Strasbourg. On a travaillé pour régler ces sujets par exemple. »

Interrogée sur un retour à la normale, Stéphanie Dommange n’a pas pris le risque d’annoncer une date lors de cet interview accordé le lundi 9 janvier : « On a déjà commencé à s’améliorer. Au mois de janvier, on a ajouté 35 trains sur le REM. On remonte dans les prochaines semaines… »

Syndicats et associations d’usagers sceptiques

Si le plan de transport adapté prend fin le 3 février, y aura-t-il un retour à la normale ensuite ? Rien n’est moins sûr selon le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports en commun (Fnaut) Grand Est, François Giordanni : « Au vu des dernières promesses non tenues, on ne peut qu’émettre des doutes. On nous parlait de 800 trains supplémentaires par semaine en décembre et aujourd’hui la SNCF se félicite de faire circuler 400 trains de plus. Il devait y avoir encore 60 trains quotidiens supplémentaires dès janvier, mais on n’en entend plus parler… »

Côté syndical, aucune confiance dans un retour à la normale pour le 3 février. Louise Feve, déléguée du personnel CGT Cheminot, n’est pas étonné de cette « désorganisation sans précédent » :

« On savait que les plans de transport adaptés allaient s’enchaîner. Et non, il n’y aura pas de service normal début février. Faire circuler des trains, ça demande une coordination de plusieurs éléments. Or il manque plusieurs dizaines de conducteurs et de contrôleurs, et ça déjà avant le lancement du Reme. Il manque aussi des voies et du matériel roulant… »

Un remboursement partiel envisagé ?

Face à ce service peu fiable et ces promesses non tenues, la FNAUT Grand Est demande un remboursement des usagers depuis décembre 2022. Une pétition a également été lancée pour un retour à un service ponctuel et un remboursement au moins partiel des abonnements TER pour le mois de décembre et janvier. Au micro de France Bleu Alsace, la directrice régionale du TER Grand Est renvoyait la balle au conseil régional : « Je laisse au conseil régional la primeur des annonces pour des gestes commerciaux. Il y aura sans doute un geste vis à vis des abonnés. »

Des usagers de la ligne Strasbourg-Wissembourg, l’union locale CGT de Haguenau et la section CGT Cheminots de Strasbourg organisent une réunion publique à Haguenau mardi 24 janvier à 19h30 à la salle de la Rôtisserie, 115 grand-rue à Haguenau.


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