À Reichshoffen, l’usine Alstom va connaître un nouveau propriétaire. Le constructeur espagnol CAF, pour Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, a été choisi par le géant français du ferroviaire pour reprendre son site dans les Vosges du Nord.
Fondée 1848, l’usine De Dietrich Ferroviaire avait été rachetée en 1995 par Alstom. Le groupe y produit notamment ses trains régionaux Coradia. La cession de cette entreprise d’environ 760 salariés était « une condition à l’approbation de la transaction Alstom/Bombardier par la Commission européenne », rappelle un communiqué du groupe Alstom.
CAF est déjà implanté en France avec une usine à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées. « CAF continue d’investir en France en consolidant sa position dans ce pays et parallèlement le groupe va renforcer ses activités sur les marchés allemands et centres européens », poursuit le communiqué commun. Le constructeur est présent dans 40 pays et possède d’autres usines en Espagne, au Royaume-Uni, en Pologne, au Brésil, au Mexique et aux États-Unis.
Les salariés plutôt soulagés
Les organisations syndicales avait signifié leur préférence pour CAF par rapport à son concurrent à la reprise. Le constructeur tchèque Skoda était en « négociations exclusives » avec Alstom au début de l’année 2021.
Représentant CGT et membre de l’intersyndicale avec la CFE / CGC et FO, Daniel Dreger est soulagé. Il n’a pas d’inquiétudes à court terme sur le nombre d’emplois. À moyen terme, il pointe les références de CAF :
« Nous avons des garanties de production et d’activités des bureaux d’études par Alstom jusqu’à la mi-2026. On restera également dans un consortium Alstom-Caf pour les trains Régiolis et Régiolis à hydrogène. CAF a remporté un marché d’un milliard d’euros pour les trains à batteries en Allemagne, les trains AMLD, c’est-à-dire les trains régionaux de longue distance face à Alstom ou le RER B avec Alstom. CAF s’est aussi positionné sur plusieurs gros contrats à venir en France et en Europe. »
À plus court terme, les syndicats vont devoir s’atteler à « la renégociation des accords sociaux » une fois la vente complètement achevée, entre avril et septembre 2022. « Nous passons d’un grand groupe à un groupe moyen », note Daniel Dreger.
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