Les panneaux indiquant les nouvelles règles, à partir du 1er septembre 2018, pour les livraisons au centre-ville de Strasbourg sont déjà installés aux cinq accès à la Grande-Île autorisés aux camions.
Premier changement, le poids maximum autorisé des véhicules passe de 19 à 7,5 tonnes, quelle que soit la motorisation, pour éviter la circulation de camions imposants mais « presque vides ». Jean-Baptiste Gernet (La Coopérative), adjoint en charge de la logistique urbaine, espère ainsi une « mutualisation des flux », c’est-à-dire le rassemblement dans un même véhicule de plusieurs prestataires. Il explique que certains commerçants utilisent jusqu’à huit organismes de livraisons différents. Robert Herrmann (PS), président de l’Eurométropole, parle lui d’un problème de voirie :
« La taille et le poids de ces véhicules ont des conséquences importantes. On arrive à rendre notre ville de plus en plus belle, mais avec ces camions, on a des pavés déchaussés, des éléments détériorés comme des corniches ou des enseignes de magasins. »
La fin du diesel au centre-ville à l’horizon 2021
Les véhicules diesel de livraisons ne sont plus autorisés dans l’enceinte de la Grande-ïle s’ils circulent sans pastille Crit’Air ou avec une pastille Crit’Air 5. Cette interdiction est une première étape pour arriver à la fin des livraisons diesel au centre-ville à l’horizon 2021, comme annoncé en octobre 2017.
Les horaires de livraison sont par ailleurs restreints, de 6h à 10h30 (contre 11h jusqu’alors), sauf pour les véhicules « propres », donc ceux qui roulent au gaz naturel ou à l’électricité. Ces derniers bénéficient d’une heure supplémentaire, soit 11h30. Pour Paul Meyer (La Coopérative), adjoint au maire en charge du commerce, cette mesure porte un intérêt écologique mais aussi pour le cadre de vie :
« Nombre de riverains ne sortent plus, notamment les personnes âgées, qui trouvent le centre-ville trop dangereux, sans parler des parents et des élèves. Il faut aussi parler de la perte de la « commerciabilité » (sic). Le centre n’est pas praticable jusqu’à 11h, 11h30 et parfois midi. Les terrasses sont impossibles à ouvrir le matin à cause des camions qui provoquent de fortes nuisances. »
« Remettre de l’ordre »
Les anciennes règles n’étaient plus adaptées, selon Roland Ries (PS), maire de Strasbourg, qui rappelle que les arrêtés désormais remplacés datent de la construction du tram dans les années 1990. L’idée derrière cette réforme est aussi de »remettre de l’ordre » selon Jean-Baptiste Gernet :
« Personne ne connaissait vraiment la réglementation. On a fait un gros travail de concertation avec les acteurs logistiques et les commerçants. Beaucoup de livreurs pensent que toutes les rues se prennent dans tous les sens. C’était aussi l’occasion de clarifier cela. »
Les livraisons à vélo et à pied sont autorisées toute la journée, pour faciliter leur développement. La Ville espère que ces mesures qui s’appliquent à la Grande-Île vont s’étendre au-delà du centre historique, au fur et à mesure du changement des équipements et des pratiques des entreprises de livraison. Selon Jean-Baptiste Gernet, cette décision répond à une demande des citoyens et à un contexte particulier de « multiplication des signes de dérèglements climatiques » :
« Cette fin du diesel en 2021 est crédible, voire peut être atteinte avant. Les citoyens attendent un changement dans leur quotidien maintenant, pas dans quinze ou vingt ans. «
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