Lors du conseil des ministres de ce mercredi 21 juin, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a présenté un décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, estimant que ce mouvement écologiste appelle à des agissements violents. « Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser », ont répondu les Soulèvements de la Terre dans la foulée, faisant référence aux nombreux blessés graves de l’action contre les méga-bassines de Sainte-Soline.
Comme dans de nombreuses villes de France, le mouvement appelle à un rassemblement de soutien ce mercredi soir à Strasbourg, à 19h, place de la République, devant la préfecture : « Nous voyons [cette dissolution] comme un appel à constituer un réseau de résistance, comme un levier pour rejoindre plus nombreux.ses encore les prochaines actions des Soulèvements de la Terre. »
Bruno Dalpra, militant écologiste local et membre du mouvement, estime « absurde de vouloir dissoudre les Soulèvements de la Terre car il ne s’agit pas d’une association mais d’une pléiade d’organisations réunies dans un réseau informel. Il n’y a même pas d’entité juridique ».
De son côté, le gouvernement entend justifier qu’il s’agit d’un « groupement de fait » qui peut être caractérisé par un slogan, une identité visuelle ou des canaux de communication spécifiques. Les avocats des Soulèvements de la Terre ont déjà signalé qu’ils contesteraient la dissolution devant le Conseil d’État.
« Le gouvernement ne fait que nous renforcer »
En Alsace, le mouvement réunit « des militants d’Extinction Rebellion, d’Alternatiba, de Greenpeace ou encore du syndicat agricole de la Confédération paysanne, ainsi que des personnes sans affiliation particulière », explique Bruno Dalpra, déjà engagé dans la lutte contre l’autoroute du Grand contournement ouest (GCO). Il poursuit :
« C’est l’inaction du gouvernement qui pousse les écologistes à la radicalité. On voit bien que les actions de légère désobéissance civile contre le GCO n’ont servi à rien. Quels sont nos moyens d’action ? C’est normal que certains deviennent plus radicaux. Si rien ne change, les conséquences seront terribles et pour tout le monde. Mais c’est impossible de nous dissoudre, le gouvernement ne fait que nous fédérer et nous renforcer. »
Le groupe alsacien des Soulèvements de la Terre prévoit de se mobiliser dans des luttes écologistes locales, par exemple le projet de liaison routière A4-Lorentzen. « Comme il y a la Fête de la musique le même jour, pour ce rassemblement, l’idée ce n’est pas de rester trop longtemps mais de marquer le coup. Les gens pourront ensuite aller aux concerts », glisse Bruno Dalpra.
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