Le gouvernement français envisage de modifier le corps électoral en vue des prochaines élections provinciales en Nouvelle Calédonie, appelée Kanaky par les indépendantistes. Davantage de personnes issues de la métropole pourraient alors participer à ce scrutin local, dans un territoire colonisé par la France depuis 1853 pour ses ressources minières et maritimes.
Une étape importante du processus a eu lieu en mai 2024, lorsque l’Assemblée nationale a voté pour ce « dégel du corps électoral », provoquant la colère des indépendantistes. Beaucoup qualifient cette démarche de « recolonisation ». Dans la foulée, l’île située dans l’océan Pacifique, avait connu une situation insurrectionnelle, avec notamment des barrages sur les routes, des pillages et d’autres actions violentes. Cette réforme constitutionnelle a alors été suspendue.
Un leader indépendantiste détenu à Mulhouse
Comme l’explique le Collectif Solidarité Kanaky 67 dans un appel à la mobilisation pour le samedi 21 décembre, de nombreux indépendantistes ont été arrêtés suite aux événements de mai 2024 :
« Le bilan de la répression est lourd pour le peuple kanak : 11 morts, 2 500 arrestations, 250 incarcérations, la déportation de sept membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Cinq sont emprisonnés injustement dans des prisons françaises et deux sont assignés à résidence loin de leur famille. »
Parmi eux, le leader indépendantiste Christian Tein, accusé d’avoir participé aux troubles à l’ordre public, est détenu au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach. Il nie toute implication dans les violences. En octobre, la Cour de cassation a invalidé le placement en détention dans l’Hexagone du militant indépendantiste. Elle avait ordonné que la décision soit réexaminée par une cour d’appel, mais n’a pas prononcé sa remise en liberté.
Ainsi, le Collectif Solidarité Kanaky 67 souhaite mobiliser samedi pour « la libération immédiate des prisonniers politiques kanak ».
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