Angelina, femme transgenre de 55 ans, a été tuée par son compagnon à Compiègne, le 5 juillet. Quatre jours plus tard, Géraldine, 30 ans, elle aussi transgenre et travailleuse du sexe, est assassinée dans son appartement à Paris par un client. En hommage à ces deux femmes, victimes de transféminicides (tuées car elles étaient des femmes transgenres), cinq associations et collectifs strasbourgeois appellent au rassemblement place Kléber, dès 19 h, jeudi 18 juillet.
Support Transgenre Strasbourg (STS), la Section Travail du Sexe de la CNT STP 67, SOS Homophobie, la Station LGBTI et l’OST Strasbourg souhaitent « rendre justice pour Géraldine et Angelina ». À l’issue des prises de paroles, des temps de discussions sont prévus.
Responsabilité de l’État
« Nous avons été particulièrement choquées par ces meurtres. Deux en une semaine, cela fait beaucoup, regrette Flora Giros, présidente de La Station LBGTI Strasbourg, à l’initiative du rassemblement : « Ce ne sont pas de simples faits divers. C’est un vrai système ».
Elle illustre ce système avec la publication du livre « Transmania », écrit par deux femmes excluant ouvertement les personnes trans de toutes les luttes féministes. Les affiches publicitaires à sa sortie en avril 2024 ont été retirées des rues de Paris, la municipalité dénonçant un discours de haine. De concert avec cette publication, Les Républicains et le Rassemblement national ont défendu avec succès une proposition de loi visant à interdire la transition de genre chez les mineurs.
Pour Flora Giros, « l’État a une grosse part de responsabilité dans l’augmentation des violences contre les personnes trans, au quotidien. » La présidente de La Station LGBTI estime qu’il est essentiel d’augmenter le nombre de places spécifiques dans les centre d’hébergement d’urgence. Elle appuie également sur les officiers de police, sur leur formation à la prise en charge des personnes victimes de transphobie.
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