Une intersyndicale composée de Solidaires, FO, FSU, CNT, Unef et L’Alternative Étudiante appelle à un rassemblement mercredi 15 décembre à 13h30 devant le bâtiment de la faculté de droit de l’Université de Strasbourg sur le campus de l’Esplanade.
Un conseil d’administration doit s’y tenir lors duquel la question des frais d’inscription pour les étudiants étrangers sera discutée. Depuis 2018, les universités françaises doivent appliquer des frais différenciés pour les étudiants en provenance de pays hors de l’Union européenne. Appelée cyniquement « Bienvenue en France », cette mesure du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche demande à ces étudiants 2 770€ de frais pour une inscription en licence et 3 770€ pour une inscription en Master.
Le président de l’Université de Strasbourg, Michel Deneken, s’est élevé contre cette mesure dès janvier 2019. Mais cette position a été semble-t-il plus délicate à mettre en oeuvre qu’à proclamer. C’est tout l’objet d’une résolution que doit prendre le conseil d’administration de l’Unistra mercredi. Si la direction de l’Université affirme qu’elle accordera bien aux étudiants étrangers une exonération, les syndicats sont plus circonspects :
« Ce programme “Bienvenue en France” est un projet de casse du service public qui vise à soumettre l’université aux
exigences marchandes. Loin d’être une mesure isolée, ces frais différenciés s’inscrivent dans le sillage de toutes les mesures visant à accentuer la sélection dans l’enseignement supérieur (Parcoursup, etc.). Mais elle a ici des implications discriminatoires spécifiques du fait qu’elle pénalise avant tout les ressortissants de pays économiquement dominés. »
Une limite aux exonérations pourrait être imposée aux universités. Les syndicats mobilisés demandent que le conseil d’administration se prononce contre ces « choix éthiquement inadmissibles » et de « faire savoir publiquement qu’ils n’entendent pas se laisser imposer un plafond d’exonération aussi arbitraire qu’inepte. »
Chargement des commentaires…