La chambre disciplinaire du conseil régional de Bourgogne de l’ordre des médecins a condamné le Dr Raphaël Moog à une interdiction d’exercice de la médecine pendant trois ans assortie d’un sursis de deux ans. Chirurgien aux urgences du centre hospitalier de Hautepierre, le Dr Raphaël Moog a déjà été condamné à 15 mois de prison avec sursis par la Cour d’appel de Colmar pour « homicide involontaire par imprudence ou négligence » en septembre 2016, pour avoir trop longtemps hésité à enlever la rate de Maxime Walter, cycliste de 15 ans, en 2008 (voir tous nos articles). Cette hésitation a provoqué la mort de l’adolescent.
La justice ordinale va donc plus loin que la justice pénale, qui n’avait pas prononcé d’interdiction d’exercer. Le chirurgien avait d’ailleurs été maintenu par les hôpitaux universitaires de Strasbourg à son poste de chef de service des urgences de l’hôpital des enfants de Hautepierre. Les juges soulignant qu’il avait, depuis 2008, réalisé des centaines d’opérations et « qu’aucun accident grave (n’avait) été révélé à son encontre ».
« Graves erreurs »
Dans sa décision, la chambre disciplinaire du conseil régional de Bourgogne de l’ordre des médecins considère que le chirurgien « a commis de graves erreurs dans la prise en charge » de Maxime Walter et précise que l’interdiction d’exercer débute « le 1er décembre jusqu’au 30 novembre 2018. » Elle complète sa décision par l’obligation pour le Dr Moog de suivre une formation sur la prise en charge des traumatismes de la rate.
Le conseil régional de l’ordre des médecins d’Alsace est chargé de mettre en œuvre cette condamnation. Ce même conseil s’était déporté lorsqu’il a été saisi de ce dossier.
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